La découverte présumée d’un vaste gisement d’hélium-3 sur la Lune ravive les rivalités géopolitiques entre les États-Unis et la Chine. Ressources, souveraineté spatiale, et guerre froide du XXIe siècle, décryptage d’un nouvel enjeu lunaire.
Par @lemanifestmedia
Alors que l’exploration spatiale semblait depuis quelques années se démocratiser grâce à l’essor du secteur privé et à la coopération internationale, un regain de tensions géopolitiques vient bouleverser la trajectoire de la conquête lunaire. Selon un article publié par le média EcoTicias le 15 novembre 2025, une découverte majeure aurait été faite par des sondes orbitales, un vaste gisement souterrain d’hélium-3, isotope très convoité pour son potentiel en matière de fusion nucléaire propre, aurait été localisé sur la face visible de la Lune.
Dès l’annonce, les réactions ont fusé. La NASA a déclaré intensifier ses projets dans le cadre du programme Artemis, déjà prévu pour un retour d’astronautes sur la Lune d’ici 2026. De son côté, la China National Space Administration (CNSA) a rappelé qu’elle projette une mission habitée sur la Lune pour 2027, et qu’elle considère « toute tentative d’appropriation unilatérale de ressources lunaires comme une menace directe à la stabilité internationale », selon les mots de Wu Yanhua, son directeur adjoint.
L’hélium-3 : l’or lunaire du futur
Cet isotope, quasi absent sur Terre mais abondant à la surface lunaire, est présenté par de nombreux scientifiques comme le carburant potentiel des futures centrales à fusion. Contrairement à la fission nucléaire actuelle, la fusion via l’hélium-3 promet une production d’énergie massive, propre, et sans déchets radioactifs durables. Pour les grandes puissances, mettre la main sur ces réserves reviendrait à assurer un leadership énergétique mondial.
Mais au-delà des enjeux économiques et scientifiques, c’est le vide juridique qui inquiète. Si le Traité de l’espace de 1967, ratifié par 113 États, interdit toute souveraineté sur la Lune, il reste flou sur l’exploitation des ressources. L’initiative américaine de 2020 baptisée Artemis Accords, signée par une trentaine de pays mais boycottée par la Chine et la Russie, défend un droit d’usage des ressources lunaires par les signataires. Pékin, de son côté, appelle à un cadre multilatéral géré par les Nations Unies.
Ce nouvel épisode réveille les craintes d’une militarisation de l’espace, à l’image des annonces récentes de la Space Force américaine ou des investissements chinois dans des technologies antisatellite. Si l’exploitation industrielle de la Lune reste lointaine, la volonté affichée des deux géants d’y établir des bases permanentes dans la prochaine décennie s’inscrit dans une logique de puissance, où la science n’est plus qu’un des volets d’une stratégie plus globale.
La découverte du gisement, bien que non confirmée par des sources indépendantes américaines telles que la NASA ou l’ESA, relance les débats au sein de la communauté scientifique et diplomatique. De nombreuses voix appellent à la rédaction d’un traité lunaire spécifique, qui éviterait une répétition des dérives historiques liées à l’exploitation coloniale des ressources terrestres.
À l’heure où la planète est confrontée à une transition énergétique décisive et à des tensions géopolitiques croissantes, la Lune s’impose non plus comme un rêve poétique, mais comme un territoire disputé, promesse d’un futur énergétique, mais aussi miroir des ambitions humaines les plus profondes.
ÉCRIT PAR : LA RÉDACTION
Ajouter un commentaire
Commentaires