Meta frappe fort : 10 millions de faux comptes supprimés et une nouvelle ère pour les créateurs sur Facebook

Menlo Park, États-Unis, 5 mai 2023 : Siège social de la société Meta — concept architectural en verre. Illustration 3D de la façade principale affichant le symbole de l’entreprise Meta, spécialisée dans le métavers, Facebook et les réseaux de réalité virtuelle. — Photo de Skorzewiak.

Au cœur de cette opération, la chasse aux comptes mendiants de visibilité, aux contenus recyclés, et aux duplications sauvages qui parasitent le fil d’actualité des utilisateurs. Et les chiffres donnent le vertige, plus de 10 millions de faux profils ont été supprimés en quelques semaines.

L’annonce a fait l’effet d’un tremblement de terre dans l’univers des créateurs de contenu. Ce printemps, Meta a enclenché une vaste campagne de nettoyage contre les comptes “impersonateurs”, ces profils qui usurpent l’identité de figures publiques ou de créateurs à succès pour diffuser des vidéos virales déjà vues mille fois.

En parallèle, 500 000 comptes considérés comme « spammy » — parce qu’ils commentent massivement, copient sans créer ou détournent les algorithmes — ont vu leur portée brutalement réduite. Meta les prive aussi temporairement de revenus publicitaires, une première dans la gestion des sanctions internes.

Derrière cette opération, une volonté affichée, redonner sa place au contenu original et récompenser les créateurs qui innovent vraiment.

« Il ne s’agit pas de punir ceux qui s’inspirent, mais de freiner ceux qui volent sans rien apporter » explique un porte-parole de Meta.

Les vidéos simplement recopiées, sans voix off, sans montage, sans ajout de valeur, seront désormais désindexées ou démonétisées. À l’inverse, les contenus remixés, analysés ou réinterprétés resteront pleinement éligibles à la monétisation.

Meta ne s’arrête pas là. La firme teste actuellement deux nouveaux outils :

1. Un détecteur automatique de duplication pour signaler les contenus non originaux.

2. Une fonctionnalité qui met en avant la source d’origine lorsque du contenu est republié, dans un souci de transparence accrue.

L’objectif ? Restaurer la confiance dans les fils d’actualité et encourager les créateurs à miser sur l’authenticité plutôt que sur la viralité instantanée.

Cette campagne intervient alors que l’usage des contenus générés par intelligence artificielle explose sur les réseaux. Meta semble vouloir anticiper un futur où l’originalité humaine pourrait devenir une denrée rare, en fixant dès aujourd’hui des critères de qualité clairs pour accéder à la monétisation.

YouTube a d’ailleurs déjà entamé la même transition en limitant la portée des contenus sans valeur ajoutée.

À l’heure où chaque clic est monnayé, Facebook amorce un virage stratégique, mieux vaut créer peu mais bien, que poster en masse du contenu vidé de sens. Pour les créateurs engagés, c’est une excellente nouvelle. Pour les copieurs paresseux ? L’algorithme n’aura plus pitié.

ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA