À 126 millions de degrés Fahrenheit, le réacteur de fusion EAST pulvérise un nouveau record. Une avancée cruciale dans la quête d’une énergie propre, durable et (presque) infinie.
Par @sahbymehalla
C’est un exploit scientifique qui donne le vertige et redonne espoir, le réacteur expérimental EAST (Experimental Advanced Superconducting Tokamak) a maintenu un plasma brûlant à 126 millions de degrés Fahrenheit (≈ 70 millions de °C) durant plus de 17 minutes consécutives, un record mondial dans la course à la fusion nucléaire.
Présenté comme la “soleil artificiel” chinois, EAST imite le fonctionnement des étoiles, fusionner des noyaux d’hydrogène pour produire une énergie colossale, sans les déchets radioactifs à long terme des centrales nucléaires classiques. Une prouesse qui s’inscrit dans une stratégie énergétique ambitieuse et mondiale.
Le précédent record de durée, détenu aussi par EAST, était de 1 006 secondes. Le franchissement de ce seuil, avec un plasma cinq fois plus chaud que le cœur du Soleil, n’est pas une simple performance de laboratoire, il marque une étape clé vers le développement de réacteurs capables de générer de l’énergie nette, c’est-à-dire plus que ce qu’ils consomment.
Cette technologie de fusion contrôlée est considérée comme le Graal de l’énergie : propre, sûre, et fondée sur des ressources abondantes comme le deutérium, issu de l’eau de mer.
« Ce résultat nous rapproche du rêve d’une source d’énergie durable et illimitée pour l’humanité », ont déclaré les responsables de l’Institut de physique des plasmas de l’Académie chinoise des sciences.
Bien que la Chine avance à grands pas, elle n’est pas seule sur le terrain. Le projet ITER, basé en France, regroupe 35 pays et vise à construire le plus grand tokamak au monde d’ici la fin de la décennie. L’objectif est commun : prouver que la fusion peut devenir une solution commerciale viable d’ici 2040‑2050.
La course est serrée, mais l’esprit est coopératif, le partage des données, des innovations et des réussites devient un levier essentiel pour franchir les derniers obstacles techniques.
À ce stade, EAST consomme encore plus d’énergie qu’il n’en génère. Le véritable tournant viendra le jour où le ratio s’inversera. Mais chaque record rapproche ce moment d’une réalité tangible. En attendant, la Chine continue d'investir des milliards de dollars dans ses installations et dans la formation de talents scientifiques.
À l’heure où les enjeux climatiques poussent le monde à repenser son modèle énergétique, la fusion nucléaire pourrait être l’alternative décisive aux énergies fossiles. Si les promesses sont tenues, nous pourrions vivre, d’ici quelques décennies, dans un monde alimenté par l’énergie des étoiles… sur Terre.
ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA
Ajouter un commentaire
Commentaires