Macron « non grata » en Israël : Tel-Aviv exige un recul sur la reconnaissance d’un État palestinien

Publié le 5 septembre 2025 à 09:06

Le ministre israélien des Affaires étrangères prévient Emmanuel Macron n’est plus le bienvenu tant que la France maintiendra son projet de reconnaissance d’un État palestinien. Une tension diplomatique majeure à l’approche de l’Assemblée générale de l’ONU.

Par @radiosiskofm

Macron « non grata » en Israël : Tel-Aviv exige un recul sur la reconnaissance d’un État palestinien

Le président français Emmanuel Macron. Photo : ZUMAPRESS.com / Avalon.

 

Une crise diplomatique ouverte entre Paris et Tel-Aviv ?

Les relations entre la France et Israël viennent de franchir un nouveau cap de tension. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Sa’ar, a déclaré qu’Emmanuel Macron n’était « pas le bienvenu » en Israël tant que Paris maintiendrait son initiative visant à reconnaître un État palestinien à l’ONU. Cette mise en garde a été formulée lors d’un échange téléphonique avec son homologue français Jean-Noël Barrot, jeudi 4 septembre.

En juillet dernier, Emmanuel Macron avait annoncé son intention de plaider à New York, lors de l’Assemblée générale de l’ONU, pour une reconnaissance officielle d’un État palestinien. Une décision saluée par une partie de la communauté internationale, mais jugée « dangereuse » par le gouvernement israélien, qui y voit un risque d’« encourager le terrorisme » et de porter atteinte à sa sécurité nationale.

Selon Gideon Sa’ar, la France devrait « reconsidérer » son initiative si elle souhaite préserver des relations normales avec Israël. « Tant que Paris persistera dans cette voie, il n’y a pas de place pour une visite officielle du président français », a-t-il martelé.

Cette décision française ne passe pas non plus du côté de Washington. L’administration Trump, alliée traditionnelle d’Israël, s’est montrée critique envers l’initiative de Paris, y voyant une mesure « unilatérale » qui fragilise le processus de paix déjà moribond. Certains sénateurs américains, à l’instar de Marco Rubio, ont même averti que la reconnaissance palestinienne pourrait pousser Israël à envisager des mesures de représailles, dont une possible annexion de territoires en Cisjordanie.

Paris défend sa position

De son côté, l’Élysée assume pleinement son choix. Emmanuel Macron avait déclaré fin août que « la paix ne pourra pas être éternellement différée » et que « la reconnaissance d’un État palestinien est une étape nécessaire pour la stabilité régionale ». Le Quai d’Orsay a confirmé que la France maintiendra sa ligne, en dépit des pressions extérieures.

Cette crise n’est pas sans conséquence sur l’équilibre diplomatique au Proche-Orient. Alors que les Européens restent divisés sur la question palestinienne, la décision française pourrait isoler Paris de ses partenaires traditionnels au sein du bloc occidental. À l’inverse, elle renforce son image auprès des pays arabes, qui saluent une « prise de position courageuse ».

Pour Israël, le message est clair, toute tentative de reconnaissance unilatérale sera perçue comme un affront direct. Pour la France, il s’agit au contraire d’un choix politique assumé, destiné à rouvrir le débat sur la solution à deux États.

Au-delà de la crise immédiate, la question qui se pose est celle de l’avenir diplomatique français dans la région. Emmanuel Macron prend un pari risqué, assumer une position forte qui pourrait lui valoir une mise à l’écart sur certains dossiers stratégiques, mais aussi renforcer sa stature internationale en s’affirmant comme un acteur indépendant dans la résolution du conflit israélo-palestinien.

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