Un juge américain a décidé l’expulsion de Mahmoud Khalil, figure pro-palestinienne, vers la Syrie ou l’Algérie. Il est accusé d’avoir omis des informations dans sa demande de carte verte. Ses avocats dénoncent une décision politique et font appel.
Par @radiosiskofm
Mahmoud Khalil, résident légal aux États-Unis et récent diplômé de l’Université Columbia, affirme être ciblé en raison de son rôle dans les manifestations pro-palestiniennes sur le campus. | Ted Shaffrey/AP
La justice américaine a ordonné l’expulsion de Mahmoud Khalil, figure pro-palestinienne installée aux États-Unis, vers l’Algérie ou la Syrie. Cette décision, rendue le 12 septembre 2025 par la juge d’immigration Jamee Comans, s’appuie sur l’accusation selon laquelle l’activiste aurait volontairement omis de mentionner certaines affiliations dans sa demande de carte verte.
Selon le média algérien anglophone DeepWireMedia, qui cite les documents judiciaires, Khalil, né en Syrie dans un camp de réfugiés palestiniens et détenteur de la nationalité algérienne, n’aurait pas déclaré son travail avec l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, ni son rôle au sein d’un groupe étudiant militant pour le désinvestissement à Columbia University (Columbia University Apartheid Divest). Pour la juge, il ne s’agit pas d’un simple oubli, mais d’une « dissimulation volontaire d’éléments matériels ».
Les avocats de Khalil dénoncent une décision motivée par des considérations politiques, affirmant que leur client est ciblé en raison de son engagement en faveur de la cause palestinienne. « C’est un procès contre ses idées plus que contre ses actes », a déclaré l’un de ses conseils à Al Jazeera.
Ils ont immédiatement annoncé un appel devant le Board of Immigration Appeals. Un délai de trente jours leur a été accordé pour contester la décision. En parallèle, un tribunal fédéral du New Jersey a temporairement bloqué toute exécution de l’expulsion, le temps d’examiner une plainte déposée par Khalil pour violation de ses droits constitutionnels.
Diplômé de l’Université Columbia, Khalil s’est imposé comme une voix influente du mouvement pro-palestinien aux États-Unis, organisant campagnes et manifestations sur les campus. Sa déportation éventuelle vers la Syrie, en guerre, ou vers l’Algérie, pays dont il détient la nationalité, fait craindre à ses soutiens un risque pour sa sécurité.
Pour The Guardian, cette affaire illustre un glissement plus large dans l’approche américaine à l’égard des militants étrangers, dans un contexte de tensions accrues autour du conflit israélo-palestinien.
Le sort de Mahmoud Khalil repose désormais sur l’appel. Si la décision est confirmée, il pourrait être renvoyé vers l’un des deux pays, malgré les recours fédéraux en cours. L’affaire, à la croisée du droit migratoire et de la liberté d’expression, promet de relancer le débat sur la place des activistes politiques étrangers aux États-Unis.
ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM
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