À cinq semaines de l’élection municipale, le maire sortant Eric Adams abandonne sa candidature après un scandale de corruption. Un retrait qui rebat les cartes pour Zohran Mamdani, favori progressiste, mais qui pourrait aussi profiter à Andrew Cuomo et Curtis Sliwa.
Par @sahbymehalla
Le maire de New York, Eric Adams, assiste à la cérémonie marquant le 24e anniversaire des attentats du 11 septembre, le jeudi 11 septembre 2025, à New York. (AP Photo/Seth Wenig)
Coup de théâtre dans la campagne municipale new-yorkaise, Eric Adams, maire sortant empêtré dans un scandale judiciaire de corruption et affaibli par ses liens controversés avec Donald Trump, a annoncé son retrait de la course à sa réélection, à seulement cinq semaines du scrutin. Une décision qui bouleverse le paysage politique de la première ville américaine et qui rebat les cartes pour ses principaux adversaires, notamment Zohran Mamdani, figure montante de l’aile gauche démocrate.
L’ancien policier devenu maire en 2021 n’a pas résisté à la pression judiciaire et politique. Les enquêtes fédérales pour corruption, conjuguées aux révélations sur ses proximités avec l’entourage de Donald Trump, ont fragilisé sa candidature. Dans une déclaration solennelle, Eric Adams a reconnu qu’il n’avait « plus la capacité de rassembler » et qu’il « refusait de mener une bataille perdue d’avance ».
Dans ce vide politique, le nom de Zohran Mamdani s’impose immédiatement. Député de l’Assemblée de l’État de New York, militant socialiste et proche du mouvement Democratic Socialists of America (DSA), Mamdani incarne une alternative progressiste et radicale face aux élites traditionnelles. Son programme axé sur la justice sociale, le logement abordable et la lutte contre les inégalités séduit une base jeune et mobilisée. Le Guardian souligne toutefois que l’absence d’Adams pourrait paradoxalement compliquer la tâche du socialiste, en redonnant de l’air à des rivaux plus centristes.
Le retrait d’Adams pourrait profiter à deux challengers inattendus, Andrew Cuomo, ancien gouverneur de l’État de New York en quête de rédemption politique, et Curtis Sliwa, fondateur des Guardian Angels, figure populiste déjà candidat face à Adams en 2021. Selon Reuters, la fin de la candidature Adams ouvre un champ de bataille plus équilibré où les voix modérées pourraient se disperser entre Cuomo et Sliwa, affaiblissant la dynamique Mamdani.
Pour Mamdani, le départ de l’actuel maire est une victoire symbolique, mais pas nécessairement un tremplin assuré vers l’hôtel de ville. Le New York Magazine avertit que l’absence d’un adversaire impopulaire comme Adams prive le socialiste d’un « repoussoir idéal » et l’expose désormais à des attaques directes sur son programme jugé trop radical par une partie de l’électorat new-yorkais.
La campagne municipale entre désormais dans une phase décisive. Avec l’élection prévue fin octobre, les électeurs new-yorkais devront choisir entre un cap résolument progressiste incarné par Mamdani, le retour d’une figure politique controversée avec Cuomo, ou l’option populiste et sécuritaire de Sliwa.
Une chose est certaine, le retrait d’Eric Adams marque la fin d’un cycle et ouvre un nouvel épisode dans l’histoire politique de la métropole américaine.
ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA
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