TikTok recrute un ex-cadre de Boeing pour diriger sa politique publique aux États-Unis

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Dans un contexte de fortes tensions politiques entre Washington et Pékin, TikTok vient d’annoncer la nomination de Ziad Ojakli, ancien vice-président des affaires gouvernementales chez Boeing, au poste stratégique de directeur de la politique publique pour les Amériques. Une décision lourde de sens alors que l’avenir de l’application chinoise aux États-Unis reste incertain.

Ziad Ojakli n’est pas un inconnu dans les sphères du pouvoir. Avant Boeing, il avait déjà occupé des fonctions similaires chez Ford, après avoir travaillé au sein de l’administration du président George W. Bush. Sa connaissance fine des rouages institutionnels américains et son carnet d’adresses à Washington font de lui un atout de poids pour TikTok, actuellement sous le coup d’une loi exigeant la cession de ses activités américaines.

En mai 2024, une législation bipartisane signée par le président Donald Trump a imposé à ByteDance, maison mère de TikTok, de vendre ses opérations aux États-Unis avant la fin janvier 2026, faute de quoi l’application sera interdite sur le territoire. Cette pression politique s’est doublée d’un ordre exécutif renforçant le contrôle sur les entreprises technologiques d’origine étrangère.

Avec cette nomination, TikTok cherche à redorer son image auprès du Congrès et à affiner sa stratégie d’influence réglementaire. Ziad Ojakli sera chargé de représenter les intérêts de l’entreprise auprès des législateurs et agences fédérales, en pleine période de négociations et de lobbying intense autour de la potentielle vente de ses actifs américains.

Le groupe chinois espère ainsi rassurer sur ses intentions, notamment en matière de sécurité des données, de transparence algorithmique et d’indépendance vis-à-vis de Pékin. Dans un communiqué, TikTok a salué « l’expérience exceptionnelle de M. Ojakli dans les affaires publiques et la réglementation » et s’est dit « confiant dans sa capacité à bâtir un dialogue constructif avec les autorités américaines ».

Ce changement intervient aussi dans un contexte plus large de recomposition des relations entre les géants de la tech et les régulateurs américains. Entre le spectre d’un démantèlement, les exigences accrues sur la modération de contenu, et la montée des préoccupations sur la souveraineté numérique, TikTok n’est pas seul à jouer sa survie sur la scène politique.

La nomination de Ziad Ojakli est donc autant un geste stratégique qu’un signal politique, TikTok se prépare à livrer bataille sur le terrain institutionnel, avec l’un des meilleurs connaisseurs du système à ses côtés.

ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA