Réparer l’ADN mitochondrial : une percée génétique signée par des chercheurs néerlandais

Publié le 30 juillet 2025 à 14:40

Des chercheurs néerlandais ont réussi à corriger une mutation de l’ADN mitochondrial sans couper l’ADN. Une avancée majeure vers des traitements génétiques de maladies incurables.

Par @radiosiskofm

Réparer l’ADN mitochondrial : une percée génétique signée par des chercheurs néerlandais

Une équipe de scientifiques néerlandais vient d’ouvrir une nouvelle ère dans la médecine génétique en réussissant, pour la première fois, à corriger des mutations de l’ADN mitochondrial humain sans toucher à la structure même du code génétique. Une avancée spectaculaire, qui pourrait changer le destin de milliers de patients atteints de maladies héréditaires aujourd’hui sans traitement.

Publiée dans la revue PLOS Biology le 24 juin 2025, cette recherche menée par l’UMC Utrecht et l’équipe de Joore et al. marque un tournant. Les scientifiques ont utilisé un outil de pointe appelé DdCBE (Double-stranded DNA deaminase-derived Cytosine Base Editor) — un "éditeur de base" capable de modifier une lettre spécifique de l’ADN mitochondrial sans casser la double hélice, contrairement aux méthodes classiques de type CRISPR-Cas9.

Concrètement, ils ont réussi à corriger une mutation pathogène spécifique (m.4291T>C) sur des cellules de patients atteints d’une maladie mitochondriale, avec pour résultat une nette amélioration de la fonction énergétique des cellules. Les mitochondries, souvent décrites comme les « centrales énergétiques » de nos cellules, reprennent ici leur rôle vital.

«Nos résultats montrent que cette approche peut restaurer la fonction mitochondriale sans compromettre l’intégrité génétique, ce qui ouvre des perspectives cliniques très sérieuses...» explique l’équipe dans l’article original.

Pour contourner les risques d'effets indésirables liés à l’introduction d’ADN plasmidique, les chercheurs ont opté pour un moyen de livraison innovant : l’ARN messager (modRNA) encapsulé dans des nanoparticules lipidiques (LNPs). Cette approche, également utilisée pour certains vaccins à ARN, améliore la sécurité et la précision de l’édition, tout en maintenant un taux d’efficacité impressionnant (jusqu’à 30 % d’édition dans certaines cellules).

Jusqu’à présent, aucune thérapie génétique n’était en mesure de cibler de manière précise l’ADN mitochondrial, distinct de l’ADN nucléaire. Or, des mutations dans cet ADN sont responsables de maladies neurodégénératives, cardiaques ou métaboliques gravissimes, qui affectent principalement des enfants et jeunes adultes.

Grâce à cette avancée, la recherche franchit une barrière biologique longtemps jugée infranchissable. L’idée d’un traitement personnalisé, ciblant la cause génétique même de la maladie, n’est plus une utopie.

Et maintenant ?

Les prochaines étapes incluent des tests sur modèles animaux, une évaluation des effets à long terme et, à moyen terme, une possible entrée en essais cliniques pour certaines pathologies rares. Cette stratégie de “correction sans coupure” pourrait à l’avenir être adaptée à d’autres gènes, dans d’autres organes, y compris hors du génome mitochondrial.

Pour aller plus loin

News-Medical.net – Résumé vulgarisé

Bioengineer.org – Analyse technique

 

ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM

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