Batterie diamant : l’énergie nucléaire qui dure 5 700 ans sans recharge

Publié le 5 août 2025 à 21:45

Une révolution énergétique discrète mais puissante, la batterie diamant au carbone‑14, développée au Royaume-Uni, promet une autonomie de plusieurs millénaires. Applications médicales, spatiales… et demain, dans notre quotidien ?

Par @radiosiskofm

Batterie diamant : l’énergie nucléaire qui dure 5 700 ans sans recharge

Des scientifiques et ingénieurs produisent la toute première batterie en diamant au carbone‑14 au monde, avec une durée de vie potentielle de plusieurs milliers d’années. Crédit : Université de Bristol.

 

Et si vos appareils n’avaient plus jamais besoin d’être rechargés ? Ce qui semblait encore relever de la science-fiction pourrait bientôt devenir une réalité technologique. Des chercheurs britanniques ont mis au point une batterie nucléaire miniaturisée d’un genre nouveau, une cellule au carbone‑14 encapsulée dans du diamant, capable de produire de l’électricité pendant plus de 5 000 ans. Un pas de géant pour l’énergie durable et les systèmes autonomes à très long terme.

Baptisée Diamond Battery, cette innovation est née dans les laboratoires de l’Université de Bristol en partenariat avec l’UK Atomic Energy Authority (UKAEA). Le principe repose sur un isotope radioactif, le carbone‑14, extrait de blocs de graphite usagés dans les centrales nucléaires. Cet isotope, à la demi-vie de 5 730 ans, libère une faible émission de particules bêta. En traversant un diamant synthétique, ces particules sont converties en courant électrique constant.

Batterie diamant : l’énergie nucléaire qui dure 5 700 ans sans recharge

Membres de l’équipe Diamond Battery avec l’appareil de dépôt plasma sur le campus Culham de l’UKAEA.

 

« C’est un peu comme un panneau solaire à l’envers », explique un ingénieur du projet. « Sauf qu’au lieu de capter la lumière, on utilise la radioactivité naturelle pour produire de l’énergie, de manière totalement sûre et stable. » Le diamant agit ici à la fois comme convertisseur d’énergie et comme bouclier protecteur, empêchant toute fuite radioactive. Résultat : une batterie totalement encapsulée, solide, durable, et autonome pour des milliers d’années.

Mais que peut-on alimenter avec une telle batterie ? Pas un ordinateur ou une voiture électrique… du moins, pas encore. Car la puissance générée est de l’ordre du microwatt, largement insuffisante pour des appareils énergivores. En revanche, ces batteries se révèlent idéales pour les dispositifs médicaux (comme les pacemakers), les capteurs environnementaux placés dans des zones reculées, ou encore les missions spatiales. Là où la maintenance est impossible, la fiabilité à long terme devient un atout décisif.

Autre avantage majeur, cette technologie valorise un déchet nucléaire difficile à recycler, en l’intégrant dans un dispositif utile, durable et sans danger. Une façon innovante de donner une seconde vie à des matériaux hautement contrôlés, tout en posant les bases d’un nouveau paradigme énergétique.

Des prototypes fonctionnels ont déjà été testés, et les chercheurs espèrent bientôt accélérer la production à l’échelle industrielle. Les défis restent nombreux, réduction des coûts, augmentation de la puissance, tests de sécurité à grande échelle… Mais une chose est sûre : la batterie diamant ouvre la voie à une nouvelle ère énergétique, entre technologie nucléaire maîtrisée et autonomie extrême.

Dans un monde en quête de durabilité et d’innovation, cette invention rappelle qu’énergie et longévité peuvent coexister — à condition de savoir les sculpter dans le diamant.

 

ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM

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