L’Australie dérive vers l’Asie : une course tectonique qui redessine le futur de la planète

Publié le 13 août 2025 à 01:05

Le continent dérive de 7 cm par an vers le nord, perturbant nos GPS et préparant, à très long terme, la naissance du supercontinent Amasia.

Par @radiosiskofm

L’Australie dérive vers l’Asie : une course tectonique qui redessine le futur de la planète

Le continent australien avance de près de 7 centimètres par an vers le nord, se rapprochant inexorablement de l’Asie. Un mouvement discret mais aux conséquences géologiques, technologiques et écologiques majeures, qui pourrait, dans plusieurs centaines de millions d’années, donner naissance à un nouveau supercontinent, Amasia.

Selon les mesures du Geoscience Australia et du National Geographic Reference System, l’Australie se déplace vers le nord-est à une vitesse d’environ 62 à 70 millimètres par an, soit près de 7 centimètres annuels. Cette avancée est due au mouvement de la plaque australienne, qui glisse sur l’asthénosphère terrestre, comme toutes les plaques tectoniques.

En clair, le continent n’est pas figé, il se déplace plus vite que n’importe quelle autre masse continentale actuelle, ce qui en fait le « sprinteur » de la tectonique mondiale.

Ce déplacement n’est pas seulement un sujet de géologie abstrait. Il a déjà eu un impact concret sur la vie quotidienne, en 2017, les autorités australiennes ont dû réajuster la position officielle du pays de 1,5 mètre pour corriger les données GPS utilisées par les systèmes de navigation, l’agriculture de précision et les applications de cartographie. Sans cette correction, les erreurs de positionnement auraient pu entraîner des problèmes pour les véhicules autonomes, les drones et certaines opérations militaires.

Si le mouvement se poursuit, les géologues estiment qu’Australie et Asie entreront en collision dans 200 à 300 millions d’années. Cette rencontre titanesque pourrait fermer l’océan Pacifique et participer à la formation d’un nouveau supercontinent Amasia.

Le concept d’Amasia, proposé pour la première fois dans les années 2000, repose sur l’idée que les plaques tectoniques convergeront autour du pôle Nord. Une étude de l’Université Curtin en 2022, basée sur des modélisations de haute précision, confirme que la fermeture du Pacifique est le scénario le plus probable.

La collision future aura des effets spectaculaires sur le climat, la géographie et la biodiversité. La formation de nouvelles chaînes de montagnes, l’activation de zones volcaniques et l’apparition de failles sismiques modifieront profondément les habitats naturels. Les espèces endémiques australiennes, comme le koala ou le kangourou, pourraient ne pas survivre à un tel bouleversement, faute d’adaptation rapide à de nouvelles conditions écologiques.

Même bien avant cette collision, le rapprochement des masses continentales peut déjà influencer les courants océaniques et les régimes climatiques dans l’hémisphère sud.

Pour le grand public, l’idée qu’un continent entier se déplace à la vitesse à laquelle poussent nos ongles est difficile à visualiser. Mais pour les géologues, cette lente dérive est le moteur silencieux qui façonne l’histoire de la planète. Elle rappelle que les cartes que nous utilisons aujourd’hui ne sont qu’un instantané éphémère de la surface terrestre.

Et comme le souligne le géophysicien Dr. Adam Norris, « ce mouvement est inévitable ; il a déjà remodelé la planète plusieurs fois dans l’histoire, et il le fera encore ».

De la précision de nos GPS à la formation d’Amasia, le déplacement de l’Australie est bien plus qu’une curiosité scientifique. C’est un processus géologique en cours, qui agit sur des échelles de temps vertigineuses mais qui, par ses effets, influence déjà notre quotidien.

La tectonique des plaques n’attend personne — et l’Australie, elle, n’a pas l’intention de ralentir.

 

ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM

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