Un juge américain refuse la vente forcée du navigateur Chrome mais impose à Google la fin des accords exclusifs et l’ouverture de ses données pour rétablir la concurrence sur le marché de la recherche en ligne.
Par @radiosiskofm
Après des années de bataille judiciaire, le verdict est tombé, Google ne sera pas démantelé et pourra conserver son navigateur Chrome. Mais la multinationale est contrainte de modifier en profondeur ses pratiques commerciales, jugées anticoncurrentielles par la justice américaine.
Le gouvernement américain accusait Google d’avoir verrouillé illégalement le marché de la recherche en ligne, notamment grâce à des accords exclusifs et à l’omniprésence de son moteur sur smartphones et ordinateurs. Le juge fédéral Amit Mehta a confirmé que l’entreprise avait bien abusé de sa position dominante, mais a écarté l’option radicale de forcer la vente de Chrome ou du système Android. Selon lui, un tel remède aurait été « excessif » et risquait de déséquilibrer tout l’écosystème numérique.
Si Google conserve ses produits phares, il devra désormais mettre fin à tout accord exclusif qui rend son moteur de recherche par défaut sur les navigateurs ou les appareils.
L’entreprise sera également contrainte d’ouvrir une partie de ses précieuses données de recherche à ses concurrents afin de rééquilibrer le marché, tout en s’interdisant de verrouiller l’accès à ses outils comme Google Assistant ou Gemini par des contrats de distribution privilégiés.
Ces obligations ont pour objectif de créer un environnement plus concurrentiel et d’offrir une véritable chance aux rivaux tels que DuckDuckGo, Bing ou encore de nouveaux entrants de se faire une place face au géant de Mountain View.
La décision divise. Pour les défenseurs d’une ligne dure, la sanction reste trop timide. « On ne condamne pas un braqueur de banque à écrire une lettre de remerciement pour l’argent volé », a ironisé l’American Economic Liberties Project, dénonçant un jugement sans véritable mordant.
Du côté de Google, le groupe a accueilli la décision avec soulagement. L’action d’Alphabet a bondi de près de 7 % à Wall Street après l’annonce, preuve que les investisseurs craignaient une sanction bien plus lourde.
Le ministère de la Justice américain pourrait encore faire appel pour exiger des sanctions plus fermes. Mais pour l’instant, la décision marque un tournant dans la régulation des géants du numérique, Google conserve son empire, mais il doit désormais jouer collectif et apprendre à partager.
L’enjeu est majeur, ouvrir le marché de la recherche en ligne pourrait façonner l’avenir de l’intelligence artificielle et de la publicité numérique, domaines où Google domine largement. Reste à savoir si ces nouvelles règles suffiront à rééquilibrer le jeu… ou si elles ne sont qu’un coup d’épée dans l’eau.
ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM
Ajouter un commentaire
Commentaires