L’agence spatiale américaine mettra fin aux opérations de la Station spatiale internationale en 2030 avant sa désorbitation, ouvrant l’ère des stations spatiales privées et commerciales.
Par @sahbymehalla
Après plus de deux décennies de présence humaine continue à bord, la Station spatiale internationale (ISS) vit ses dernières années. La NASA a confirmé que l’exploitation de l’ISS prendra fin en 2030, avant une désorbitation contrôlée. Cette décision marque un tournant majeur, l’agence spatiale américaine mise désormais sur une nouvelle génération de stations privées, symbole d’une transition vers une économie spatiale commerciale.
Depuis 1998, l’ISS incarne la coopération internationale et la recherche scientifique en orbite terrestre basse. Mais son vieillissement et ses coûts de maintenance – estimés à plus de 3 milliards de dollars par an pour la seule NASA – imposent une réorientation stratégique. L’agence a confirmé qu’elle poursuivra les opérations “en toute sécurité” jusqu’en 2030, avant une désorbitation contrôlée dans l’océan Pacifique. Pour ce scénario, la NASA a déjà attribué à SpaceX un contrat de 843 millions de dollars pour développer un véhicule spécialisé, le U.S. Deorbit Vehicle, chargé de ramener la station dans l’atmosphère vers 2030-2031.
Loin de marquer un retrait, la fin de l’ISS s’accompagne d’un changement de paradigme. La NASA ne sera plus opératrice d’une station, mais cliente de services fournis par le secteur privé. Plusieurs projets sont déjà en développement :
- Axiom Space prépare des modules qui s’arrimeront d’abord à l’ISS avant de se détacher pour former la future station Axiom.
- Starlab, développé par Voyager, Nanoracks et Airbus, vise un lancement dès 2028 pour accueillir des équipages et des expériences en orbite.
- Des acteurs émergents comme Vast travaillent aussi sur des concepts de stations privées.
La NASA a d’ores et déjà signé plusieurs partenariats industriels via des Space Act Agreements pour financer et accompagner ces développements. L’objectif ? garantir une continuité de présence américaine en orbite basse, tout en stimulant un marché spatial commercial durable.
Ce basculement ne va pas sans interrogations. La demande pour la recherche en microgravité, la viabilité économique des stations privées et la capacité du secteur à assurer la sécurité des missions sont encore incertaines. Comme le souligne un rapport de Military Aerospace, la NASA prévoit ses premières missions habitées vers des stations privées dès 2029, avec des séjours de six mois envisagés à partir de 2031.
Des voix s’élèvent aussi pour proposer une alternative, plutôt que de détruire l’ISS, certains experts plaident pour son maintien en orbite plus élevée, afin de la préserver comme héritage scientifique et historique.
La fin de l’ISS ne signifie donc pas la fin des grandes ambitions spatiales. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large où la NASA se concentre sur l’exploration lointaine – Lune et Mars – tout en confiant l’orbite basse à des partenaires privés. Un choix pragmatique, qui illustre la volonté de bâtir une “économie spatiale en orbite basse”, capable de soutenir la recherche, l’innovation et même le tourisme spatial dans les décennies à venir.
En 2030, lorsque l’ISS fera sa descente finale dans l’océan Pacifique, ce sera la fin d’un chapitre historique. Mais ce sera aussi, pour la NASA et ses partenaires, le début d’un nouveau récit, celui d’une présence humaine commerciale et durable dans l’espace.
ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA
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