Elle accouche de jumeaux, mais découvre que chacun a un père différent : un cas rarissime secoue le web

Quand un test ADN révèle l’impossible : le cas rare d’une mère aux jumeaux à pères différents

Elle pensait vivre une maternité classique. Huit mois après la naissance de ses jumeaux, une jeune femme brésilienne — dont l’identité est restée anonyme — a demandé un test de paternité. À sa grande surprise, le test a révélé que les deux bébés… n’avaient pas le même père. Un cas médical rarissime, qui fait depuis le tour des réseaux sociaux et interroge autant qu’il fascine.

Les faits remontent à 2022, dans la municipalité de Mineiros, dans l’État de Goiás, au Brésil. La mère, alors âgée de 19 ans, confie avoir eu des relations sexuelles non protégées avec deux hommes différents… le même jour. Ce n’est que plusieurs mois plus tard, en souhaitant établir une reconnaissance légale de paternité, que le test ADN réalisé auprès du premier homme révèle une surprise de taille, il n’est le père que de l’un des deux enfants. Un second test, effectué avec l’autre homme, confirme alors ce que la médecine appelle une “superfécondation hétéropaternelle”.

La superfécondation hétéropaternelle survient lorsqu’une femme libère deux ovules au cours du même cycle menstruel, et que ces deux ovules sont fécondés par des spermatozoïdes provenant de rapports sexuels avec deux partenaires différents, dans un court laps de temps. Résultat ? deux embryons génétiquement distincts grandissent ensemble… mais n’ont pas le même père.

Chez l’humain, les cas connus sont extrêmement rares. Une étude menée en 1992 estimait qu’un tel phénomène pourrait concerner 1 accouchement de jumeaux sur 13 000, mais les données restent très incertaines faute de tests systématiques de paternité. Ce type d’événement est en revanche plus fréquent dans le règne animal, notamment chez les chats ou les chiens.

« Je n’imaginais pas que c’était possible »

Dans les colonnes du média brésilien Globo, la jeune femme confie avoir été « choquée » par les résultats. « Je n’imaginais pas que ça pouvait arriver, et encore moins à moi », raconte-t-elle. Pour autant, elle affirme aimer ses enfants “également”, quelle que soit l’identité de leur père.

L’affaire a rapidement été reprise par plusieurs médias internationaux, comme le Times of India et India Today, soulignant le caractère exceptionnel de cette grossesse. Plusieurs experts médicaux ont profité de cette exposition médiatique pour rappeler l’importance de l’éducation sexuelle, de la contraception, mais aussi de la connaissance du cycle féminin.

Si la science explique le phénomène, la société, elle, n’est pas toujours prête à l’entendre. Sur les réseaux sociaux, entre fascination médicale et jugements moraux, les réactions n’ont pas tardé à pleuvoir. Certains internautes y voient une curiosité génétique fascinante. D’autres critiquent le mode de vie de la jeune femme, révélant le poids toujours fort des normes autour de la sexualité féminine.

Au-delà de la viralité, cette histoire met en lumière une réalité peu discutée, la biologie n’a que faire de nos schémas traditionnels. Deux enfants peuvent naître jumeaux, partager un foyer, une mère, un jour d’anniversaire… sans pour autant avoir les mêmes origines génétiques paternelles.

Avec la banalisation des tests ADN grand public et leur coût devenu abordable, des cas similaires pourraient émerger dans les années à venir. En 2019, un homme en Chine avait lui aussi découvert que ses jumeaux n’étaient pas tous les deux ses enfants biologiques, à la suite d’un test effectué pour des raisons administratives.

Mais pas de panique pour autant : les spécialistes insistent sur la rareté du phénomène. Il ne s’agit pas d’une “nouvelle normalité”, mais bien d’un hasard biologique extrême. Une bizarrerie de la vie, certes, mais qui rappelle aussi à quel point la maternité — et la parentalité en général — restent des réalités plus complexes que les catégories rigides qu’on voudrait leur imposer.

ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA