Carl Rinsch, réalisateur financé par Netflix, reconnu coupable de fraude : un verdict qui secoue Hollywood

Le rideau est tombé sur l’un des procès les plus scrutés de l’année dans l’écosystème audiovisuel américain, Carl Rinsch, réalisateur de publicité devenu cinéaste, a été reconnu coupable sur sept chefs d’accusation, dont fraude électronique et blanchiment d’argent, par un jury fédéral de Manhattan. L’affaire porte sur 11 millions de dollars versés par Netflix pour développer la série de science-fiction “White Horse”, projet qui n’a jamais vu le jour.

Selon les informations rapportées par Business Insider, le réalisateur est resté impassible à l’annonce du verdict, le regard fixe, après avoir lui-même choisi de témoigner à la barre pour défendre ses décisions financières.

D’après les procureurs fédéraux, Rinsch aurait siphonné une grande partie des fonds du studio pour financer des achats personnels extravagants plutôt que la production de la série. Les enquêteurs citent notamment une Ferrari, des objets de luxe Hermès, plus de 480 commandes de repas livrés, des investissements spéculatifs en options boursières et cryptomonnaies.

Selon les rapports judiciaires détaillés, presque 11 millions de dollars ont été directement redirigés vers des comptes personnels du réalisateur.

Sur le banc des témoins, Rinsch a assuré que les dépenses effectuées relevaient de la production ou de remboursements antérieurs. Mais les procureurs ont opposé des éléments matériels particulièrement précis, dont des échanges de textos révélant un empressement à acquérir des produits de luxe « avant que l’argent n’expire », rapporte Business Insider.

Le média Variety souligne que la ligne de défense du réalisateur s’est progressivement effondrée au fil des dépositions, les procureurs décrivant un « schéma de fraude opportuniste alimenté par un manque total de contrôle financier ».

Pour Netflix, l’affaire met en lumière la vulnérabilité des géants du streaming, souvent engagés dans des investissements massifs sur des projets encore embryonnaires. Les studios misent lourdement sur des talents capables de développer des franchises ambitieuses — mais les garde-fous opérationnels, eux, peinent parfois à suivre le rythme.

Le versement incriminé de 11 millions de dollars avait été accordé en 2020 pour permettre au réalisateur de finaliser la série, dans un contexte où la plateforme multipliait les projets à haute intensité budgétaire.

La peine n’a pas encore été prononcée, mais Rinsch encourt potentiellement plusieurs décennies de prison. Même si les juges fédéraux ne retiennent presque jamais les plafonds théoriques, l’addition pourrait être lourde pour un créateur dont la carrière semblait déjà compromise depuis l’effondrement de son partenariat avec Netflix.

ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA