Trump relance les ventes de puces NVIDIA à la Chine, le Congrès sonne l’alarme

Publié le 12 décembre 2025 à 19:39

Le feu vert de Donald Trump pour la reprise des ventes de puces d’IA de NVIDIA à la Chine secoue Washington, où élus et experts redoutent une faille stratégique majeure.

Par @sahbymehalla

Trump relance les ventes de puces NVIDIA à la Chine, le Congrès sonne l’alarme

Le représentant Brian Mast (républicain de Floride), président de la Commission des affaires étrangères de la Chambre, photographié à côté d’une puce NVIDIA. (Crédit : Bill Clark/CQ-Roll Call, Inc via Getty Images ; Jakub Porzycki/NurPhoto via Getty Images)

 

Donald Trump a officiellement validé la vente en Chine des puces H200 de NVIDIA, un processeur d’intelligence artificielle jusqu’ici restreint par Washington. Cette autorisation, confirmée le 8 décembre, prévoit que les États-Unis appliquent une commission de 25 % sur chaque vente, une approche présentée comme un compromis entre sécurité technologique et intérêt économique.

« J’ai informé le président Xi [Jinping], de Chine, que les États-Unis autoriseront NVIDIA à expédier ses produits H200 à des clients approuvés en Chine, ainsi que dans d’autres pays, dans des conditions garantissant une sécurité nationale forte et continue », a écrit Trump sur Truth Social. Il a ajouté que Xi avait « répondu positivement ».

Trump ne lève cependant pas toutes les barrières, les puces les plus avancées — notamment Blackwell et Rubin — restent interdites d’exportation vers la Chine.

L’annonce a immédiatement provoqué une levée de boucliers au Congrès, où des élus démocrates et républicains dénoncent un recul stratégique susceptible de renforcer les capacités d’IA chinoises, tant civiles que militaires.

Certains élus affirment que même des puces “intermédiaires” comme la H200 constituent un accélérateur potentiellement critique pour les modèles d’IA à usages duals. La question centrale, Washington est-il en train de céder son avantage technologique ?

La sénatrice Elizabeth Warren demande désormais que Jensen Huang, le PDG de NVIDIA, et Howard Lutnick, secrétaire au Commerce, témoignent publiquement. Objectif ? clarifier les risques, les motivations et la cohérence de cette nouvelle ligne stratégique, alors même que le ministère de la Justice a récemment démantelé un réseau de contrebande de puces vers la Chine.

Pour mémoire, les restrictions imposées en 2022 par l’administration Bidendétaillées dans une note du Congressional Research Service — visaient à empêcher la Chine d’accéder à des composants pouvant booster ses programmes militaires et ses géants de l’IA.

L’approche Trump marque donc un pivot, rétablir une partie des échanges technologiques sous contrôle, tout en monétisant l’accès chinois.

Derrière cette décision, Trump revendique une stratégie visant à “maintenir la dominance américaine” en IA tout en profitant des flux financiers générés par NVIDIA. Une ligne défendue par plusieurs figures républicaines qui prônent une realpolitik technologique, mélange de compétition, de contrôle et d’exploitation économique.

Dans les faits, ce choix ouvre une nouvelle zone de turbulence :

Les experts sécurité redoutent une montée en puissance accélérée de la Chine.

Les industriels saluent un assouplissement qui relance un marché estimé à plusieurs dizaines de milliards.

Le Congrès prépare un bras de fer législatif qui pourrait redessiner la politique américaine d’exportation technologique pour la décennie à venir.

 

ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA

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