Ryanair menace de supprimer 20 lignes en Belgique sur fond de bras de fer fiscal

Publié le 13 décembre 2025 à 18:06

En guerre ouverte contre la hausse des taxes aériennes, Ryanair envisage de supprimer jusqu’à 20 routes et un million de sièges en Belgique, dénonçant une fiscalité jugée dissuasive pour le trafic, l’emploi et le tourisme.

Par @sahbymehalla

Ryanair menace de supprimer 20 lignes en Belgique sur fond de bras de fer fiscal

La pression monte entre Ryanair et les autorités belges. La première compagnie aérienne d’Europe en nombre de passagers a menacé de supprimer jusqu’à 20 liaisons au départ des aéroports belges, dénonçant la hausse programmée des taxes sur l’aviation. Une décision qui pourrait entraîner la suppression d’environ un million de sièges et réduire significativement l’offre aérienne du pays dès l’hiver 2026-2027, selon les déclarations du transporteur irlandais.

Dans un communiqué Ryanair affirme que l’augmentation de la taxe aérienne belge, qui doit atteindre 10 euros par passager à partir de 2027, rend le marché local « non compétitif » par rapport à d’autres pays européens. La compagnie à bas coûts prévient qu’elle envisage également de retirer cinq avions basés en Belgique, principalement à l’aéroport de Charleroi, ce qui pèserait lourdement sur l’emploi, le tourisme et la connectivité régionale.

Michael O’Leary, directeur général de Ryanair, accuse les autorités belges de « taxer excessivement un secteur déjà sous pression » et affirme que la compagnie redéploiera ses capacités vers des pays jugés plus attractifs sur le plan fiscal. Selon lui, des États comme l’Italie, l’Espagne ou la Pologne, qui ont réduit ou supprimé certaines taxes aériennes, bénéficient aujourd’hui d’une croissance plus dynamique du trafic et des investissements.

Cette menace n’est pas isolée. Ryanair rappelle avoir déjà réduit ses capacités dans des marchés où les taxes ont augmenté, notamment en Allemagne. En Belgique, le projet de taxes supplémentaires locales, évoqué à Charleroi, cristallise également les tensions. La compagnie estime que ces prélèvements cumulés risquent de faire grimper les prix des billets et de détourner les passagers vers des aéroports étrangers proches, notamment aux Pays-Bas ou en France.

Du côté des autorités belges, aucune réponse officielle n’a encore été apportée aux menaces de Ryanair. Le gouvernement défend toutefois une fiscalité visant à concilier objectifs budgétaires et transition écologique. 

Reste une question centrale, jusqu’où la Belgique est-elle prête à aller pour taxer le transport aérien sans fragiliser son attractivité économique ? Le bras de fer est engagé, et l’issue pourrait redessiner durablement la carte aérienne du pays.

 

ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA

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