Le Smithsonian Museum accusé d’avoir effacé l’impeachment de Trump : entre vérité historique et pressions politiques

Publié le 3 août 2025 à 21:03

Le musée d’histoire américaine a retiré un panneau mentionnant les deux procédures d’impeachment contre Donald Trump. Sous pression de la Maison-Blanche ? Le Smithsonian dément, mais le débat est lancé.

Par @radiosiskofm

Le Smithsonian Museum accusé d’avoir effacé l’impeachment de Trump : entre vérité historique et pressions politiques

Photo : AP News / Alex Brandon 

 

Le National Museum of American History s’attendait sans doute à des visiteurs curieux, pas à un scandale. Lorsque le Washington Post a révélé, le 31 juillet, que le musée avait discrètement retiré un panneau évoquant les deux mises en accusation (impeachment) de Donald Trump, les réactions ne se sont pas fait attendre. En cause, des soupçons de pressions exercées par la Maison-Blanche, que le musée dément fermement.

Le panneau, installé en 2021 dans la section « Limits of Presidential Power », contextualisait les procédures d’impeachment contre Andrew Johnson, Bill Clinton, et Donald Trump, tout en évoquant la démission de Richard Nixon. Selon le Washington Post, son retrait ferait suite à une révision de contenu imposée par l’entourage de Trump, désormais redevenu président, pour évincer une directrice jugée « trop politisée ».

Le Smithsonian Institution, gestionnaire du musée, assure de son côté que ce retrait n’a aucun lien avec la politique. Il invoque une décision interne liée à la forme et à l’emplacement du panneau, jugé provisoire et mal intégré à l’exposition. « Il gênait la vue sur des objets historiques majeurs et ne répondait plus aux normes muséales », explique un porte-parole.

Face à la polémique, le musée a annoncé qu’un nouvel affichage, plus complet et permanent, sera installé dans les semaines à venir, incluant toutes les procédures d’impeachment, sans exception. Une promesse qui cherche à désamorcer le malaise, mais qui ne convainc pas tout le monde.

Plusieurs historiens et conservateurs pointent du doigt une tendance préoccupante, la tentation de réécrire l’histoire sous influence politique. Dans un contexte où Donald Trump a récemment signé un décret limitant les récits jugés « divisifs ou anti-américains » dans les institutions culturelles fédérales, certains redoutent une reprise en main plus vaste de la mémoire collective.

Ce cas relance un vieux débat, à qui appartient le récit historique ? Un musée doit-il être neutre ou critique ? Peut-il faire abstraction d’un événement aussi marquant que la double mise en accusation d’un président en exercice ? Pour de nombreux chercheurs, effacer ces faits, même temporairement, c’est déjà les travestir.

Loin d’être un détail anecdotique, ce panneau devient le symbole d’un combat plus large, celui pour une histoire libre, rigoureuse, et résistante aux pressions idéologiques.

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