Un contrôleur SNCB a été poursuivi pour avoir salué les passagers en français sur une ligne flamande. La plainte, jugée fondée, relance les tensions linguistiques en Belgique. Détails et réactions.
Par @radiosiskofm
Un “bonjour” qui coûte cher : un contrôleur poursuivi pour usage du français en Flandre
Cela pourrait prêter à sourire. Et pourtant, c’est bien une plainte officielle qui a été déposée, jugée recevable et fondée, en Belgique, un contrôleur de train est actuellement dans la tourmente pour avoir salué les passagers d’un simple « bonjour »… en territoire flamand.
L’homme, Ilyass Alba, employé de la SNCB et figure bien connue sur TikTok pour ses annonces humoristiques, s’est retrouvé dans le viseur d’un voyageur alors que son train circulait à Vilvorde, en région néerlandophone. Son tort ? Avoir ajouté une formule de politesse en français à son habituel « Goeiemorgen ». Le passager a immédiatement signalé ce qu’il a perçu comme une entorse au code linguistique strict en vigueur.
La Commission permanente de contrôle linguistique, chargée de veiller au respect des lois linguistiques belges, a statué, la plainte est fondée. En Flandre, les communications officielles doivent se faire exclusivement en néerlandais. Ce principe, inscrit dans la législation linguistique belge, n’admet pas d’exception, même dans un but de courtoisie ou de service client.
« Les règles sont claires. Ce n’est pas une question de politesse, mais de légalité », a souligné la Commission dans sa décision rendue publique le 15 juillet.
Aucune sanction lourde n’est attendue pour le contrôleur, mais un rappel à l’ordre pourrait être adressé à la SNCB. L’entreprise, de son côté, a réagi prudemment, indiquant qu’elle n’avait pas l’intention de sanctionner son agent.
L’affaire a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, provoquant un torrent de réactions. Si certains saluent le respect des règles linguistiques, d’autres dénoncent un excès de zèle aux relents communautaires.
« Quelle image donne-t-on au monde quand on poursuit quelqu’un pour avoir dit bonjour ? », s’indigne un internaute.
« C’est justement pour préserver notre identité que ces lois existent », rétorque un autre, soulignant l’importance du néerlandais en Flandre.
L’ex-ministre de la Mobilité, ainsi que plusieurs voix politiques francophones, ont appelé à plus de souplesse dans l’application des règles, notamment dans les services publics accueillant une population bilingue ou internationale.
Le cas d’Ilyass Alba remet en lumière les tensions linguistiques belges, sous-jacentes mais toujours brûlantes, entre les communautés flamande et francophone. Le respect du cadre légal entre parfois en friction avec les pratiques de terrain, notamment dans des domaines comme les transports, le tourisme ou les soins de santé.
Pour les défenseurs du multilinguisme, cette affaire est symptomatique d’un manque d’adaptation aux réalités contemporaines. Pour d’autres, elle témoigne d’une fermeté nécessaire pour préserver la diversité culturelle du pays.
L’histoire pourrait bien ne pas en rester là. La SNCB est invitée à renforcer les formations linguistiques de ses agents et à clarifier sa politique d’annonces selon les régions traversées. Quant à Ilyass Alba, il a déclaré sur Facebook vouloir continuer « à accueillir les gens dans toutes les langues » — une déclaration applaudie par des milliers d’internautes.
ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM
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