Les États-Unis ont coulé un bateau lié au trafic de drogue (11 morts) et déployé des navires de guerre près du Venezuela. Washington accuse Nicolás Maduro de diriger un cartel, tandis que Caracas dénonce une provocation.
Par @radiosiskofm
Des camions transportent des chars vers l’est depuis Valence, au Venezuela, le mercredi 27 août 2025, après que le gouvernement a annoncé une mobilisation militaire à la suite du déploiement de navires de guerre américains au large du Venezuela. (AP Photo/Jacinto Oliveros)
La tension est montée d’un cran entre les États-Unis et le Venezuela après que Donald Trump a annoncé une opération militaire dans les Caraïbes visant un bateau suspecté de trafic de drogue. Cette action relance les accusations directes contre Nicolás Maduro, accusé par Washington d’être à la tête d’un réseau criminel international.
Le 2 septembre 2025, les forces armées américaines ont coulé une embarcation supposément liée au groupe criminel vénézuélien Tren de Aragua. Selon Donald Trump, 11 personnes ont trouvé la mort lors de cette frappe maritime. Le président a lui-même diffusé une vidéo de l’opération sur Truth Social, un geste inhabituel qui a suscité un vif débat.
Les autorités vénézuéliennes ont immédiatement mis en doute l’authenticité de ces images, évoquant la possibilité qu’elles soient générées par intelligence artificielle. Mais Washington assure que l’action a été menée dans le cadre de sa « guerre contre les cartels ».
Cette frappe s’inscrit dans un dispositif plus large. Depuis fin août, les États-Unis ont déployé dans les Caraïbes plusieurs destroyers équipés du système Aegis, un sous-marin nucléaire, des avions de surveillance, ainsi qu’environ 4 000 soldats et marines
Pour Trump, cette opération vise à montrer que son administration est déterminée à couper court aux trafics transnationaux de drogue et à affirmer la puissance américaine dans une région qu’il qualifie de « porte d’entrée des menaces contre le peuple américain ».
Au-delà de l’opération militaire, le gouvernement américain cible directement Nicolás Maduro. Washington l’accuse de diriger le Cartel de los Soles, une organisation criminelle qualifiée de terroriste. Les États-Unis ont même annoncé une prime record de 50 millions de dollars pour toute information menant à son arrestation.
Cette stratégie, parfois qualifiée de « diplomatie de la canonnière », rappelle les démonstrations de force navales des siècles passés, utilisées pour intimider un adversaire sans déclencher une guerre ouverte.
Le gouvernement vénézuélien a immédiatement dénoncé une « agression impérialiste », accusant Washington de chercher à déstabiliser la région. Nicolás Maduro a appelé ses partisans à la mobilisation et annoncé l’envoi de navires de guerre supplémentaires dans les Caraïbes.
Pour Maduro, cette opération américaine n’est qu’une tentative d’ingérence politique visant à masquer les difficultés internes des États-Unis.
Les analystes estiment toutefois qu’une véritable invasion du Venezuela reste peu probable. Selon le Guardian, cette démonstration militaire relève davantage d’une stratégie de pression que d’une préparation de guerre totale. Mais l’opération a indéniablement ravivé la peur d’un conflit régional.
Alors que l’Amérique latine connaît une vague de tensions politiques et économiques, cette opération marque une nouvelle étape dans la politique étrangère de Trump, mêler force militaire, communication directe et pressions financières.
Si l’objectif affiché est de mettre fin aux réseaux de narcotrafic, la réalité est aussi politique, il s’agit de réaffirmer la domination américaine dans son « arrière-cour stratégique » et de fragiliser un régime autoritaire déjà affaibli par la crise économique et l’isolement diplomatique.
ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM
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