À Ellabell, en Géorgie, la police de l’immigration a interpellé 475 personnes sur le chantier d’une usine Hyundai-LG, la majorité d’origine sud-coréenne. Une opération spectaculaire de l’administration Trump qui provoque choc diplomatique et inquiétudes économiques.
Par @radiosiskofm
L’usine Hyundai Motor Group Metaplant America est visible le 26 mars 2025, à Ellabell, en Géorgie. Photo: AP News /Mike Stewart.
Les autorités américaines ont mené vendredi 5 septembre 2025 l’une des plus vastes opérations d’immigration jamais réalisées en un seul lieu. Selon l’Associated Press, pas moins de 475 travailleurs ont été arrêtés lors d’un raid fédéral sur un site de construction d’une usine de batteries Hyundai-LG à Ellabell, dans le comté de Bryan.
La majorité des personnes interpellées sont de nationalité sud-coréenne, un fait confirmé par Reuters, qui évoque environ 300 ressortissants coréens parmi les détenus.
Le raid s’est déroulé sur le chantier d’une méga-usine de batteries, fruit d’une joint-venture entre Hyundai Motor Group et LG Energy Solution, dont l’investissement est estimé entre 4,3 et 7,6 milliards de dollars selon les estimations. Le projet est censé jouer un rôle clé dans la stratégie américaine de relocalisation de la production automobile et de transition énergétique.
Hyundai et LG ont rapidement réagi, précisant qu’aucun des employés arrêtés n’était directement salarié des deux groupes, mais employé par des sous-traitants sur le chantier.
L’opération a été menée par le Homeland Security Investigations (HSI), branche du département de la Sécurité intérieure. Elle s’inscrit dans la stratégie baptisée “Operation Take Back America”, visant à renforcer les contrôles migratoires et à marquer un tournant sécuritaire dès le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Le Washington Post souligne qu’il s’agit d’un signal politique fort, montrant la détermination du président américain à appliquer une ligne dure sur l’immigration, même au risque de heurter des partenaires économiques clés comme la Corée du Sud.
À Séoul, la réaction ne s’est pas fait attendre. Le gouvernement sud-coréen a exprimé ses « profondes inquiétudes » et demandé aux autorités américaines de garantir les droits fondamentaux de ses citoyens arrêtés.
L’affaire pourrait tendre les relations entre Washington et Séoul, à un moment où les deux pays cherchent à renforcer leur coopération stratégique dans les domaines énergétique et militaire.
Au-delà des enjeux diplomatiques, l’opération soulève des interrogations sur l’image des États-Unis auprès des investisseurs étrangers. Comme le note The Guardian, de nombreux groupes de défense des droits des migrants dénoncent une approche brutale et discriminatoire, susceptible de freiner l’attractivité économique du pays.
Pour les partisans de Donald Trump, ce raid illustre au contraire la volonté de « protéger les emplois américains » et de reprendre le contrôle sur le marché du travail.
En ciblant un projet industriel d’envergure mondiale, l’administration Trump expose clairement la contradiction entre sa politique migratoire ultra-restrictive et sa volonté de promouvoir une renaissance manufacturière sur le sol américain.
Reste à savoir si ce raid marque un précédent isolé ou s’il constitue le premier chapitre d’une stratégie durable, où la logique sécuritaire prime sur l’économie.
ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM
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