Trump menace Chicago : « J’adore l’odeur des déportations le matin »

Publié le 7 septembre 2025 à 13:10

Sur Truth Social, Donald Trump a publié une image façon Apocalypse Now et affirmé « J’adore l’odeur des déportations le matin », provoquant l’indignation des autorités de Chicago qui dénoncent une dérive autoritaire.

Par @sahbymehalla

Trump menace Chicago : « J’adore l’odeur des déportations le matin »

Le président Donald Trump s’exprime lors d’un dîner dans la roseraie de la Maison-Blanche, le vendredi 5 septembre 2025, à Washington. AP Photo/Alex Brandon

 

À Chicago, la tension monte après une nouvelle provocation signée Donald Trump. Le président américain a publié samedi sur Truth Social une image générée par intelligence artificielle façon Apocalypse Now, le représentant en uniforme militaire avec des hélicoptères survolant la ville, légendée : « Chipocalypse Now ». En commentaire, il a ajouté : « J’adore l’odeur des déportations le matin… Chicago va découvrir pourquoi on appelle ça le Département de la GUERRE ».

Cette sortie intervient alors que Trump a officiellement rebaptisé le ministère de la Défense en « ministère de la Guerre » et menace désormais d’envoyer la Garde nationale ainsi que des agents fédéraux dans la troisième ville des États-Unis, sans l’accord du gouverneur de l’Illinois.

La publication a immédiatement déclenché un tollé. Le gouverneur démocrate JB Pritzker a dénoncé une menace directe de « faire la guerre à une ville américaine », parlant d’un « dictateur en puissance ». Le maire de Chicago, Brandon Johnson, a lui aussi dénoncé une « occupation » inacceptable et a promis de refuser toute collaboration avec les forces fédérales.

Des élus du Congrès, comme le sénateur Dick Durbin, ont accusé Trump de faire du « théâtre politique», tandis que Tammy Duckworth a dénoncé un usage « abusif » de l’armée à des fins partisanes.

Le paradoxe est frappant, alors que Trump justifie son ton martial par l’insécurité supposée de Chicago, les chiffres officiels montrent l’inverse. Les homicides et les vols sont en forte baisse, avec un recul pouvant atteindre –32 % à –49 % selon les catégories, et les meurtres estivaux au plus bas depuis 1965.

Au-delà du choc des mots, une vraie bataille juridique se profile. La loi américaine limite l’usage de l’armée sur le territoire, notamment via le Posse Comitatus Act. Si Trump persistait, ses menaces pourraient rapidement se transformer en crise constitutionnelle ouverte.

Avec une rhétorique guerrière et une mise en scène hollywoodienne, Donald Trump multiplie les provocations contre Chicago. Les autorités locales dénoncent une dérive autoritaire, alors même que la criminalité est en recul historique. Entre posture politique et bras de fer juridique, la confrontation pourrait devenir l’un des dossiers les plus explosifs de la rentrée américaine.

 

ÉCRIT PAR SAHBY MEHALLA

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