Donald Trump défend la liberté d’expression… mais estime « illégal » que trop de médias le critiquent

Publié le 20 septembre 2025 à 20:48

Donald Trump se dit « attaché à la liberté d’expression »… mais qualifie d’« illégal » le fait que la majorité des médias le critiquent. L’affaire Jimmy Kimmel relance le débat sur la liberté de la presse

Par @sahbymehalla

Le président Donald Trump s’adresse aux journalistes dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, le vendredi 19 septembre 2025, à Washington. (Photo AP/Alex Brandon) | AP

 

Donald Trump, a une nouvelle fois surpris par sa définition très personnelle du « free speech ». Interrogé sur la suspension du talk-show de Jimmy Kimmel, décidée sous la pression de son administration, il a affirmé être « profondément attaché à la liberté d’expression », tout en jugeant « illégal » le fait que la majorité des médias publient des contenus critiques à son égard.

Lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche, Trump a estimé que « 97 % des histoires » le concernant étaient négatives. « Ce n’est plus de la liberté d’expression, c’est illégal », a-t-il déclaré, en accusant les chaînes de télévision et plusieurs grands titres de mener une « campagne systématique » contre lui.

Le cas Jimmy Kimmel relance le débat

Cette déclaration intervient alors que le comédien Jimmy Kimmel a été temporairement évincé de son émission nocturne après des blagues visant le militant conservateur Charlie Kirk. Selon plusieurs médias, dont The Guardian et Reuters, cette suspension a été largement influencée par des pressions politiques venant de l’administration Trump, ce qui a déclenché une vague de critiques contre la Maison-Blanche et relancé les inquiétudes sur l’indépendance des médias.

Pour le président, cependant, il ne s’agit pas de censure mais « d'équité ». « Quand des journalistes passent leur temps à inventer des histoires, à mentir ou à exagérer, ce n’est pas du free speech. C’est une fraude, et parfois, c’est criminel », a-t-il insisté, reprenant un argument déjà utilisé lors de son premier mandat.

Du côté des juristes, les propos du président sont jugés infondés. Le Premier amendement de la Constitution américaine protège largement la liberté de la presse et le droit à la critique, même virulente, contre les responsables politiques. « Ce que Trump appelle illégal n’a aucun fondement juridique », note le professeur de droit constitutionnel Laurence Tribe, cité par Politico.

Ce n’est pas la première fois que Donald Trump remet en question la légitimité des médias critiques. Déjà en 2018, il qualifiait la presse « d'ennemie du peuple ». Mais la référence explicite à une prétendue illégalité pourrait ouvrir une nouvelle séquence de tensions avec les organisations journalistiques, déjà mobilisées autour du cas Kimmel.

Alors que son second mandat est marqué par une polarisation extrême, la confrontation entre Trump et les grands médias semble partie pour s’intensifier.

Les associations de défense des libertés civiles, dont l’ACLU, ont dénoncé « une menace grave contre la liberté d’expression », rappelant que l’indépendance de la presse reste l’un des piliers de la démocratie américaine.

 

ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA

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