Dénonciation d’Israël à l’ONU : l’Algérie affirme « ne pas être intimidée »

Publié le 20 septembre 2025 à 22:10

Face au veto américain et aux accusations israéliennes, le représentant algérien Amar Bendjama a dénoncé à l’ONU les crimes à Gaza et affirmé la détermination d’Alger à défendre la cause palestinienne.

Par @sahbymehalla

Dénonciation d’Israël à l’ONU : l’Algérie affirme « ne pas être intimidée »

Lors d’une séance houleuse au Conseil de sécurité des Nations unies, le représentant permanent de l’Algérie, Amar Bendjama, a vivement interpellé Israël et dénoncé l’inaction de la communauté internationale face à la guerre à Gaza. « Pour celui qui connaît l’Algérie, il sait qu’elle ne sera pas intimidée », a-t-il lancé à l’adresse de l’ambassadeur israélien, dans un échange qui a marqué un nouvel épisode de la diplomatie offensive d’Alger.

Cette passe d’armes s’est déroulée après que les États-Unis ont opposé leur veto à une résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat et à la protection des civils palestiniens. Quatorze membres du Conseil sur quinze avaient soutenu le texte porté par l’Algérie, mais Washington a une nouvelle fois bloqué l’initiative. « Le Conseil de sécurité a échoué à plusieurs reprises dans le passé – au Rwanda, en Bosnie. Va-t-il encore échouer aujourd’hui à Gaza ? », a mis en garde Bendjama, cité par l’agence Anadolu.

Répondant aux accusations de l’ambassadeur israélien, qui reprochait à l’Algérie de soutenir le Hamas, le diplomate algérien a haussé le ton. Il a dénoncé « un peuple affamé sous blocus, des familles décimées, des enfants privés d’avenir » et affirmé que l’Algérie ne céderait pas aux pressions. « L’Algérie ne sera pas intimidée », a-t-il répété, selon TSA Algérie.

Des paroles fortes à l’égard des Palestiniens

Dans un passage particulièrement marquant, Amar Bendjama s’est adressé directement aux Palestiniens : « Pardonnez-nous pour notre incapacité collective à arrêter ce massacre », a-t-il déclaré. Un message qui a résonné comme une autocritique de l’ONU et comme un signal de soutien clair de l’Algérie au peuple palestinien.

Membre non permanent du Conseil de sécurité depuis janvier 2024, l’Algérie s’impose de plus en plus comme un acteur central dans les débats sur Gaza. Pour Alger, chaque prise de parole est une manière de rappeler son rôle historique dans le soutien à la cause palestinienne et son attachement au droit international. Le média Afrik.com souligne que cette posture participe à « un autre moment de gloire pour la diplomatie algérienne ».

L’intervention de Bendjama illustre une double dynamique, d’un côté, une indignation face aux violations du droit humanitaire à Gaza ; de l’autre, une stratégie de visibilité diplomatique qui renforce la stature de l’Algérie sur la scène internationale. Comme le relève le Jeune Indépendant, le représentant algérien a martelé que « chaque jour, le monde est témoin de nouveaux crimes » et que « le silence équivaut à la complicité ».

La confrontation verbale entre Amar Bendjama et l’ambassadeur israélien dépasse la simple joute oratoire, elle illustre la fracture persistante au sein du Conseil de sécurité. Alors que la majorité des membres plaident pour une action urgente, le veto américain continue de paralyser toute initiative contraignante.

Pour l’Algérie, l’enjeu est double, réaffirmer son soutien historique à la Palestine, et affirmer son poids diplomatique dans une ONU souvent critiquée pour son immobilisme. Et dans ce combat, Alger semble déterminée à ne pas se laisser réduire au silence.

 

ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA 

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