Paracétamol, autisme, hépatite… Donald Trump multiplie les fausses affirmations médicales

Publié le 23 septembre 2025 à 14:31

Paracétamol, vaccins, hépatite B… Donald Trump multiplie les affirmations infondées sur la santé, malgré le démenti des experts et des autorités sanitaires.

Par @sahbymehalla

Paracétamol, autisme, hépatite… Donald Trump multiplie les fausses affirmations médicales

Photo : AP/Mark Schiefelbein

 

Lors d’un discours très commenté depuis la Maison Blanche, Donald Trump a de nouveau franchi une ligne rouge en matière de santé publique. Convaincu, au même titre que son ministre de la Santé, qu’il existerait une « épidémie d’autisme » aux États-Unis, le président a multiplié les déclarations controversées, entre insinuations non fondées et conseils dangereux.

Au cœur de son intervention, Donald Trump a suggéré que l’usage du paracétamol (Tylenol aux États-Unis) pendant la grossesse pourrait être responsable de troubles du spectre autistique. « Les femmes devraient éviter le Tylenol lorsqu’elles sont enceintes », a déclaré le président, citant des études partielles sans validation scientifique solide

Or, la communauté médicale internationale est unanime, aucune preuve causale n’existe à ce jour. L’Agence européenne du médicament (EMA) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont rappelé qu’aucune donnée récente ne justifie de modifier les recommandations d’usage du paracétamol chez la femme enceinte. De son côté, le ministre britannique de la Santé, Wes Streeting, a lui aussi démenti publiquement toute corrélation, comme l’a rapporté The Independent 

Trump a également relancé une vieille théorie complotiste liant vaccination et autisme, déjà largement discréditée. Devant ses partisans, il a évoqué la nécessité de « séparer et espacer les vaccins », une recommandation rejetée par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) et par toutes les grandes associations pédiatriques.

Ce type de rhétorique, déjà employée par Trump lors de son premier mandat, alimente la défiance vaccinale, au moment même où les États-Unis tentent de renforcer la couverture immunitaire infantile.

Le président a également estimé qu’il n’y avait « aucune raison » d’administrer le vaccin contre l’hépatite B aux nouveau-nés, affirmant sans preuve que cette maladie ne concernerait pas les enfants. Les experts rappellent pourtant que cette vaccination est recommandée dans la plupart des pays afin de prévenir les infections précoces, souvent asymptomatiques mais responsables de graves complications hépatiques à l’âge adulte.

Donald Trump et son ministre de la Santé ont parlé d’une « autism epidemic » pour justifier ces prises de position. Une terminologie rejetée par de nombreux chercheurs, qui soulignent que l’augmentation des diagnostics reflète avant tout un meilleur dépistage et un élargissement des critères cliniques, et non une flambée réelle des cas.

Pour les spécialistes, le danger est clair, ces déclarations présidentielles brouillent les repères du grand public. « Associer paracétamol, vaccins et autisme entretient la confusion et met en danger des millions de familles », a déclaré un épidémiologiste cité par STAT News.

Le consensus scientifique, rappelé à maintes reprises par les CDC, l’OMS et les autorités sanitaires européennes, est que ni le paracétamol, ni les vaccins, ni le calendrier vaccinal infantile ne sont responsables de l’autisme.

En s’érigeant en conseiller médical, Donald Trump répète des assertions qui ont déjà été réfutées par la recherche scientifique. Ces « fake news médicales », amplifiées par la puissance de sa tribune politique, risquent de renforcer la méfiance vis-à-vis des traitements éprouvés et de fragiliser la santé publique américaine.

 

ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA 

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