À la veille du sommet des Nations unies à New York, les États-Unis critiquent les pays reconnaissant la Palestine, estimant que l’Autorité palestinienne n’est pas encore un partenaire crédible pour la paix et que ces démarches compliquent toute solution négociée.
Par @sahbymehalla
À quelques heures du sommet annuel des Nations unies à New York, la diplomatie américaine hausse le ton. Principal allié d’Israël, Washington critique ouvertement les pays qui ont choisi de reconnaître officiellement l’État de Palestine, estimant que cette initiative fragilise les perspectives de paix au Moyen-Orient.
Selon plusieurs médias américains et internationaux, l’administration Trump, relayée par le secrétaire d’État Marco Rubio, a prévenu que de telles démarches pouvaient avoir l’effet inverse de celui recherché. « La reconnaissance unilatérale risque de pousser Israël à prendre des mesures irréversibles, comme l’annexion de territoires », a déclaré Rubio dans un entretien relayé par le Times of Israel.
Les États-Unis contre les reconnaissances unilatérales
Depuis des décennies, Washington soutient officiellement la solution à deux États mais s’oppose à toute reconnaissance hors d’un cadre négocié. Une position rappelée par le Département d’État, qui considère que « de telles décisions compliquent davantage les négociations » et que l’Autorité palestinienne « ne remplit pas aujourd’hui les conditions nécessaires pour être un partenaire crédible de paix », selon Reuters.
Cette ligne dure contraste avec la vague récente de reconnaissances diplomatiques. Le Canada a annoncé le 21 septembre 2025 reconnaître la Palestine comme État souverain, un geste qualifié d’historique par AP News. De son côté, la France a suivi la même voie, Emmanuel Macron défendant une décision destinée à « redonner une perspective politique » au processus de paix, d’après Politico.
Un affrontement diplomatique à New York
Ces prises de position annoncent un climat tendu à l’Assemblée générale des Nations unies, où la question palestinienne revient au centre des débats. Washington insiste pour que toute solution passe par des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens, tandis que plusieurs pays européens et du Commonwealth estiment que la reconnaissance diplomatique est un préalable nécessaire pour rééquilibrer les rapports de force.
La séquence souligne une fracture croissante entre les États-Unis et certains de leurs alliés. Pour Washington, soutenir Israël reste une priorité stratégique. Pour Ottawa, Paris, Lisbonne ou Canberra, il s’agit au contraire d’un signal politique fort envoyé à l’opinion internationale et à l’ONU.
Alors que s’ouvre le sommet new-yorkais, deux visions s’affrontent, celle d’une reconnaissance immédiate de la Palestine comme levier de paix, et celle d’un processus strictement négocié, défendu par Washington et Tel-Aviv. Une divergence qui risque de marquer durablement la diplomatie occidentale sur la question la plus explosive du Proche-Orient.
ÉCRIT PAR SAHBY MEHALLA
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