Un cessez-le-feu et un échange d’otages contre prisonniers ont été conclus au Caire sous médiation égyptienne. Les premières libérations devraient avoir lieu dans les 72 heures.
Par @sahbymehalla
Des bâtiments détruits lors des opérations terrestres et aériennes israéliennes se dressent dans le nord de la bande de Gaza, vus depuis le sud d’Israël, le jeudi 9 octobre 2025, après l’annonce de l’accord entre Israël et le Hamas sur la première phase d’un plan de paix visant à suspendre les combats. (Photo AP/Ariel Schalit)
Les négociations menées depuis plusieurs jours au Caire ont abouti, ce jeudi 9 octobre, à un accord historique entre Israël et le Hamas. Ce texte, fruit d’intenses pourparlers indirects sous médiation égyptienne et qatarie, marque le premier pas concret vers la fin du conflit en cours dans la bande de Gaza.
Selon Reuters et The Guardian, cette première phase prévoit la libération progressive d’une vingtaine d’otages israéliens, vivants ou décédés, en échange d’environ 1 900 à 2 000 prisonniers palestiniens actuellement détenus par Israël — certains condamnés à la réclusion à perpétuité. L’échange devrait s’opérer dans les 72 heures suivant la signature officielle de l’accord.
En parallèle, Israël s’engage à retirer ses troupes de plusieurs zones du nord de Gaza et à permettre l’entrée de convois humanitaires supervisés par le Croissant-Rouge et l’ONU. Ce retrait partiel marque une étape symbolique dans une guerre qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts et déplacé la majorité de la population gazaouie.
« C’est une première lueur d’espoir, mais le chemin reste long », a déclaré un diplomate occidental cité par The Washington Post, soulignant que « la mise en œuvre effective sera la véritable épreuve ».
Les pourparlers, entamés lundi au Caire, ont été facilités par l’Égypte, qui entretient depuis des années un canal de communication parallèle avec le Hamas, et par le Qatar, qui a souvent servi d’intermédiaire financier et diplomatique dans les crises précédentes.
Selon Al Jazeera, la signature de l’accord a été précédée d’échanges intenses autour des conditions de cessez-le-feu, durée, périmètre militaire, et surtout, garanties de sécurité pour les civils. Washington aurait également exercé une pression importante sur les deux parties afin d’éviter un effondrement humanitaire total dans la bande côtière.
Reste que de nombreuses questions demeurent en suspens. Le texte ne précise pas le futur statut politique de Gaza ni le désarmement du Hamas. Israël, de son côté, refuse toujours d’envisager une reconnaissance officielle du mouvement islamiste, considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne.
The Guardian rapporte également que cette première phase n’est qu’un prologue à un plan plus large, censé aboutir à la libération de tous les otages et à un cessez-le-feu durable sous supervision internationale.
Sur le terrain, les habitants de Gaza restent prudents. « On veut y croire, mais on a déjà connu tant d’annonces sans lendemain », témoigne un habitant cité par AP News. De part et d’autre, la fatigue de la guerre se mêle à une méfiance persistante.
Pour l’heure, la communauté internationale salue unanimement cette avancée, tout en appelant à un suivi vigilant. Car dans ce conflit où chaque promesse est une étincelle fragile, la paix reste une équation précaire — mais pas impossible.
ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA
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