Après 43 jours de paralysie fédérale, le président Donald Trump a promulgué dans la nuit de mercredi à jeudi un accord budgétaire validé par le Congrès, mettant un terme au plus long shutdown jamais enregistré aux États-Unis. Un déblocage obtenu in extremis après l’acceptation du compromis par plusieurs sénateurs démocrates.
Par @sahbymehalla
Le président Donald Trump prend la parole lors d’une cérémonie marquant le Veterans Day au cimetière national d’Arlington, mardi 11 novembre 2025, à Arlington, en Virginie. (AP Photo/Evan Vucci)
Les États-Unis ont officiellement rouvert l’intégralité de leurs administrations mercredi soir, lorsque le président Donald Trump a signé la loi de financement adoptée successivement par le Sénat puis par la Chambre des représentants. L’information a été confirmée par AP News, qui évoque « la fin du shutdown le plus long de l’histoire américaine » après 43 jours d’arrêt.
Ce blocage historique avait débuté le 1er octobre 2025, faute d’accord sur le budget fédéral 2026. Comme le rappelle Time Magazine, le Congrès n’était pas parvenu à s’entendre sur plusieurs lignes de financement clés, notamment les subventions renforcées de l’Affordable Care Act, point de friction majeur entre démocrates et républicains.
Le texte adopté repose sur un compromis jugé imparfait par les deux camps. Le Sénat a donné son feu vert à 60 voix contre 40, grâce au ralliement d’une poignée de sénateurs démocrates qui ont accepté d’enterrer momentanément le bras de fer, provoquant une fracture interne au parti.
À la Chambre, le vote a été plus serré, 222 pour / 209 contre.
Le compromis n’intègre finalement pas les subventions santé voulues par les démocrates, mais prévoit l’ouverture de négociations ultérieures, dès décembre. Une concession majeure, qui explique en partie l’amertume exprimée par plusieurs élus progressistes.
Ce shutdown prolongé a laissé des centaines de milliers de fonctionnaires sans paie, perturbé les programmes de sécurité alimentaire (notamment le SNAP) et créé des retards significatifs dans le contrôle aérien, affectant des millions de voyageurs.
Les administrations fédérales essentielles — Sécurité intérieure, Justice, Parc nationaux, IRS — ont fonctionné au ralenti pendant plus d’un mois, créant un climat d’incertitude budgétaire rare même pour Washington.
Un retour à la normale… provisoire
Si cet accord met fin à l’urgence immédiate, le répit pourrait être de courte durée. Tous les médias américains insistent sur un point : La question des financements de santé reste entière, et pourrait ouvrir la voie à une nouvelle confrontation au début de l’année 2026.
Ce compromis « fixe la scène pour un nouveau débat budgétaire d’ici quelques semaines », laissant planer un doute sur la capacité du Congrès à éviter une nouvelle crise.
Cette fin de crise marque un tournant :
- Trump sort politiquement renforcé, ayant pu signer la loi sans céder sur le volet santé.
- Les démocrates apparaissent divisés, certains ayant accepté l’accord pour éviter l’aggravation sociale, d’autres dénonçant une capitulation « stratégique mais brutale ».
L’épisode confirme aussi les tensions profondes au sein du Congrès américain, où même les compromis les plus basiques deviennent des épreuves politiques.
Un shutdown qui laisse des cicatrices
La signature de Donald Trump referme, pour l’instant, un chapitre inédit de la politique américaine. Mais elle ouvre aussi une séquence où chaque dossier budgétaire pourra devenir un nouveau champ de bataille.
Les agences fédérales redémarrent, les salaires vont être versés, et la vie institutionnelle reprend son cours. Reste une question, posée à demi-mot, combien de temps avant la prochaine paralysie ?
ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA
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