L’écrivain Boualem Sansal gracié par l’Algérie après la demande du président allemand

Publié le 12 novembre 2025 à 20:23

Emprisonné depuis novembre 2024, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été gracié par le président Abdelmadjid Tebboune à la suite d’une requête du président allemand Frank-Walter Steinmeier. Malade, l’auteur de 2084 sera transféré en Allemagne pour y recevoir des soins, un geste à la fois humanitaire et diplomatique.

Par @lemanifestmedia

Une pancarte sur laquelle on peut lire « Liberté pour Boualem Sansal » est visible lors d’un rassemblement de soutien à l’écrivain franco-algérien détenu, Boualem Sansal, à Paris, le mardi 25 mars 2025. AP Photo/Thibault Camus

 

Après près d’un an de détention en Algérie, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été officiellement gracié par le président Abdelmadjid Tebboune, à la suite d’une demande formulée par le président allemand Frank-Walter Steinmeier. L’annonce, relayée par la présidence algérienne et confirmée par plusieurs sources diplomatiques, marque l’épilogue d’une affaire qui a suscité une vive émotion dans les milieux littéraires et politiques internationaux.

Sansal, âgé de 80 ans, devrait être prochainement transféré en Allemagne pour y recevoir des soins médicaux. L’auteur souffre en effet d’un cancer de la prostate dont l’évolution préoccupait ses proches et plusieurs ONG depuis plusieurs mois.

Arrêté le 16 novembre 2024 à Alger, Boualem Sansal avait été condamné en mars 2025 à cinq ans de prison pour « atteinte à l’unité nationale », après des propos jugés critiques envers le régime algérien et les tensions régionales avec le Maroc. Son incarcération avait provoqué un tollé, notamment en France et en Allemagne, où de nombreuses voix s’étaient élevées pour réclamer sa libération.

Des figures du monde littéraire, dont Salman Rushdie et Annie Ernaux, avaient signé une lettre ouverte, dénonçant une « atteinte grave à la liberté d’expression » et appelant les autorités algériennes à libérer l’auteur.

Le président allemand Frank-Walter Steinmeier, avait plaidé personnellement pour la libération du romancier, invoquant « des raisons humanitaires ». Cette intercession a joué un rôle clé dans la décision algérienne, présentée comme un acte de clémence au nom de l’amitié algéro-allemande.

Le gouvernement algérien, a salué une mesure « conforme aux valeurs de la République et du pardon ». À Berlin, la présidence allemande a exprimé sa “reconnaissance sincère” envers Alger pour ce « geste de confiance ».

Pour beaucoup, cette grâce va au-delà du cas Sansal, elle symbolise un tournant diplomatique et culturel dans les relations entre Alger et Berlin, tout en relançant le débat sur la place des intellectuels critiques en Algérie.

Son transfert vers l’Allemagne devrait intervenir dans les prochains jours, où il sera accueilli à l’hôpital universitaire de Munich.

 

ÉCRIT PAR : LA RÉDACTION

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