Le président américain aurait convoqué et appelé plusieurs élues républicaines pour freiner la publication des dossiers Epstein, provoquant des tensions inédites au sein de son propre camp.
Par @lemanifestmedia
Une image non datée montre Jeffrey Epstein debout devant l’un de ses avions privés. Photographie : Rex/Shutterstock
L’exécutif américain traverse une zone de turbulence politique majeure après la montée en puissance d’une initiative bipartisane visant à forcer la publication complète des documents liés à l’affaire Jeffrey Epstein. Alors que la pétition de décharge — une procédure rare permettant d’imposer un vote à la Chambre sans passer par le leadership — a atteint les 218 signatures nécessaires, Donald Trump aurait intensifié ses pressions sur plusieurs élus républicains pour qu’ils retirent leur soutien ou freinent le processus. Selon la CNN, le président a personnellement contacté certaines élues pour tenter de désamorcer le vote .
Parmi les membres du Congrès ciblés, la représentante républicaine Nancy Mace affirme avoir reçu des appels directs de Trump. Elle aurait refusé de céder, rappelant que la transparence autour de l’affaire Epstein est pour elle une lutte personnelle. Mace, survivante d’abus sexuels, s’était positionnée parmi les premières républicaines à signer la pétition, et assure qu’elle ne reviendra pas sur sa décision malgré les pressions présidentielles .
Autre figure exposée Lauren Boebert. La députée du Colorado a été convoquée dans la Situation Room de la Maison-Blanche pour un briefing inattendu avec des responsables de la sécurité nationale, réunion qu’elle qualifie elle-même de « bizarre » et « inhabituellement solennelle » pour un sujet législatif. Elle confirme également avoir été contactée plusieurs fois par des proches du président après avoir soutenu la démarche de transparence sur les Epstein Files .
L’affaire ne se limite toutefois pas à quelques appels insistants. La dynamique révèle une fracture profonde au sein du Parti républicain. Une partie des élus, sensibles à la pression de l’opinion publique et à la montée des théories entourant l’affaire Epstein, se positionne pour une transparence totale. D’autres, proches de Trump, dénoncent un « piège politique » tendu par les démocrates — une rhétorique renforcée par le président lui-même, qui accuse certains républicains de « tomber dans un piège stupide ».
Derrière cette bataille politique, les enjeux sont considérables. La publication des dossiers Epstein pourrait révéler des noms, des réseaux et des liens compromettants pour des personnalités influentes du monde politique, économique et médiatique. Pour Trump, dont certains alliés ou anciens donateurs sont cités dans les carnets de contacts du financier, la divulgation représente un risque politique évident à un an de l’élection présidentielle.
Si la Chambre des représentants parvient à imposer le vote, le projet de loi devra encore être approuvé au Sénat et finalement signé par Trump. Les pressions actuelles laissent entrevoir une probabilité élevée de veto — ou, à tout le moins, de blocage procédural. En attendant, les républicains continuent de se déchirer en public, reflétant l’un des moments de plus grande tension interne du parti depuis le retour de Trump à la Maison-Blanche.
Cette affaire, explosive par nature, risque de s’amplifier dans les jours à venir. Entre quête de transparence, méfiance institutionnelle et calculs politiques, les dossiers Epstein deviennent un test de loyauté et une épreuve de vérité pour le parti républicain.
ÉCRIT PAR : LA RÉDACTION
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