Trump lance officiellement le « Gold Card » à 1 M$ : une nouvelle ère pour l’immigration américaine

Publié le 11 décembre 2025 à 09:32

L’administration Trump a ouvert un nouveau chapitre de l’immigration américaine en dévoilant la Gold Card, un visa premium à 1 million de dollars qui promet un accès accéléré à la résidence permanente. Ce dispositif s’inscrit dans une stratégie visant à attirer capitaux, talents internationaux et entreprises étrangères à forte valeur ajoutée, tout en bouleversant les équilibres du système migratoire américain.

Par @sahbymehalla

Trump lance officiellement le « Gold Card » à 1 M$ : une nouvelle ère pour l’immigration américaine

Une affiche montrant la Trump Gold Card est visible tandis que le président Donald Trump s’exprime dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, vendredi 19 septembre 2025, à Washington. (Photo AP/Alex Brandon)

 

Dans une annonce attendue qui secoue déjà le débat migratoire mondial, l’administration du président Donald Trump a lancé ce jeudi le programme de visa « Trump Gold Card », une initiative inédite offrant une voie accélérée vers la résidence permanente américaine en échange d’une contribution d’un million de dollars. 

Lancé sur le nouveau portail officiel, le programme permet désormais à des étrangers fortunés de soumettre leur candidature pour devenir résident légal permanent des États-Unis en échange d’un "don" de 1 000 000 $ à verser après approbation de leur dossier par les services de l’immigration. Une étape initiale implique en outre le paiement d’un frais de traitement non remboursable de 15 000 $ auprès du Department of Homeland Security (DHS), ainsi qu’un contrôle de sécurité approfondi. 

Trois niveaux : Gold, Corporate et Platinum

Le nouveau dispositif n’est pas un unique produit, mais une famille de statuts migratoires premium, avec des caractéristiques distinctes :

Gold Card (Individuelle) : Un résident permanent pour un individu moyennant 1 M $ + 15 000 $ de frais initiaux, validé après examen des antécédents. 

Gold Corporate Card : Destiné aux entreprises qui souhaitent sponsoriser leurs talents étrangers. Pour chaque employé, l’entreprise doit contribuer 2 M $, en plus des frais initiaux. Elle est également soumise à des frais annuels de maintenance (1 % environ) et un frais de 5 % si la carte est transférée à un autre employé. 

Platinum Card (Premium) : Un niveau supérieur, encore en cours de déploiement. Pour 5 M $, les titulaires pourraient passer jusqu’à 270 jours par an aux États-Unis sans être assujettis à l’impôt américain sur leurs revenus générés hors du territoire, une option particulièrement attrayante pour les très hauts revenus globaux. 

Cette structure multi-tiers illustre l’ambition de l’administration d’attirer capitaux étrangers et talents internationaux tout en générant des recettes substantielles pour le Trésor américain

Un remplacement ou une évolution du système classique ?

Selon les autorités, le programme remplace ou complète les anciennes catégories d’immigration par investissement telles que l’EB-5, qui exigeait auparavant entre 800 000 $ et 1 M $ d’investissement plus la création d’emplois ou des projets spécifiques. Le Gold Card, lui, se présente comme une allée directe et simplifiée vers la résidence permanente, en traitant la contribution comme une preuve « d'aptitude exceptionnelle » ou d’intérêt national pour le pays. 

Le Secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a même indiqué que près de 10 000 personnes s’étaient pré-inscrites, et que le projet pourrait rapporter des milliards au gouvernement fédéral. 

Le lancement a déclenché une onde de choc dans les cercles politiques et économiques. Les défenseurs du programme le saluent comme une manière pragmatique de dynamiser l’économie américaine avec du capital et de la main-d’œuvre qualifiée, notamment des diplômés étrangers formés aux États-Unis qui peinent à rester. 

En revanche, les critiques dénoncent un système qui favorise les plus riches, tout en contrastant avec d’autres mesures de restriction migratoire visant les travailleurs moins aisés ou les demandeurs d’asile. Certains observateurs soulignent qu’il pourrait éloigner l’image traditionnelle des États-Unis comme terre d’opportunité pour tous

Avec l’ouverture de ce programme en décembre 2025, les implications à long terme restent incertaines. Si les recettes fiscales attendues sont au rendez-vous, le dispositif pourrait transformer durablement la manière dont les États-Unis gèrent l’immigration haut de gamme. En revanche, la réponse judiciaire ou législative — notamment concernant les possibles contestations de constitutionnalité de ce mécanisme de « vente de résidences » — pourrait ralentir ou modifier l’application du Gold Card dans les mois à venir.

 

ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA

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