Dans un monde de plus en plus connecté, où l’influence des États ne se joue plus uniquement dans les ambassades mais aussi sur les timelines et les fils d’actualité numériques, l’Algérie explore timidement les voies du soft power — cette capacité à attirer et influencer sans contrainte.
Par @lemanifestmedia
EFE/Mohamed Messara / La jeunesse algérien
Une récente étude internationale publiée par l’Institut Choiseul met en lumière les ambitions et les limites de cette stratégie. Si les ressources culturelles du pays — musique, littérature, diaspora — constituent une base potentiellement attractive, leur traduction en influence mondiale reste encore fragile.
L’Algérie possède des symboles culturels forts, la musique raï, le patrimoine littéraire amazigh et francophone, ou encore un football suivi bien au-delà de ses frontières. Ces éléments attirent l’attention et créent des points de connexion avec des publics divers.
Selon le rapport de Choiseul, l’État semble conscient de ces atouts et tente de les promouvoir au-delà des frontières via des stratégies numériques et des partenariats avec des acteurs culturels. Cependant, la coordination manque encore de cohérence stratégique, ce qui limite l’impact global de ces actions.
Dans l’arène numérique, l’Algérie ne reste pas inactive. Sur les plateformes comme Twitter, Facebook ou Instagram, des contenus culturels, identitaires et politiques circulent, souvent impulsés par des influenceurs, artistes, acteurs de la communauté expatriés ou mouvements citoyens.
Des études académiques montrent que ces mobilisations ne sont pas simplement des phénomènes internes, elles façonnent aussi l’image du pays à l’étranger, en particulier auprès des communautés installées en Europe.
Cette dynamique, bien qu’encourageante, n’est pas forcément intégrée dans une stratégie étatique claire de soft power. Elle demeure souvent organique, non coordonnée, et parfois polarisée, limitant sa capacité à séduire un public international au-delà des réseaux communautaires.
Dans les classements globaux de soft power, des pays comme la Corée du Sud, la France ou les États-Unis dominent grâce à leurs industries culturelles structurées et leurs stratégies numériques puissantes. L’Algérie, elle, est encore loin d’atteindre ces niveaux d’influence.
Les analystes estiment que ses efforts culturels doivent gagner en structuration, en coordination institutionnelle, et en clarté stratégique pour construire un rayonnement durable.
Vers un soft power 2.0 ?
Alors que les frontières de l’influence continuent de se redessiner, l’Algérie présente un potentiel réel mais sous-exploité. Les symboles culturels, associés à une présence numérique plus stratégique, pourraient faire émerger un soft power plus cohérent.
Pour y parvenir, experts et acteurs culturels soulignent l’importance d’une vision intégrée, liant diplomatie, média numérique, et acteurs de la société civile. Une approche qui transformerait des forces dispersées en un discours attractif et unifié sur la scène globale.
L’Algérie dispose d’atouts culturels reconnus, mais leur valorisation en matière de soft power international est encore limitée.
Les réseaux sociaux favorisent une forme d’influence populaire, mais sans stratégie étatique clairement définie.
Le soft power algérien est donc présent mais encore immature, nécessitant une coordination accrue pour transformer ses atouts culturels en influence durable.
ÉCRIT PAR : LA RÉDACTION
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