Google sauve les liens goo.gl encore actifs : un rétropédalage technologique salué par les utilisateurs

C’est une annonce qui a soulagé une bonne partie du web ancien, Google vient d’officialiser le maintien des liens actifs de son ancien service d’abréviation d’URL, goo.gl, pourtant promis à une disparition complète. Une volte-face rare pour le géant de la tech, qui fait suite à une forte mobilisation des utilisateurs, chercheurs, développeurs et archivistes du numérique.

Lancé en 2009, goo.gl a été l’un des premiers raccourcisseurs de liens largement utilisés, notamment pour le partage rapide sur les réseaux sociaux et dans les documents professionnels ou universitaires. En 2018, Google avait arrêté la création de nouveaux liens via ce service, au profit de sa solution Firebase Dynamic Links (FDL), plus moderne et intégrée. Mais les liens existants devaient, jusqu’à récemment, rester valides indéfiniment.

Tout a changé, lorsque la firme a annoncé que tous les liens goo.gl seraient désactivés fin août 2025, sans distinction. Un séisme pour des millions de documents, publications ou contenus qui dépendent encore de ces URL.

Dans un billet de blog officiel daté du 1er août 2025, Google annonce finalement une nuance majeure : « Seuls les liens qui n’ont pas été cliqués depuis fin 2024 seront désactivés à compter du 25 août 2025. Tous les autres resteront pleinement fonctionnels. ».

Un soulagement pour les quelque 3,66 milliards de liens encore actifs, soit environ 10 % du total de 36 milliards générés depuis 2009. Cette décision vise à réduire l’impact sur les utilisateurs tout en allégeant les coûts d’infrastructure.

Ce rétropédalage est directement lié à une campagne de mobilisation massive. Des bibliothécaires numériques, des ONG, des journalistes et des créateurs de contenu ont alerté sur les risques de perte d’information historique si les liens étaient coupés sans distinction. Certains organismes universitaires ont même fourni des exemples concrets de mémoires ou publications devenus inaccessibles.

Google semble avoir entendu le message. Et ce revirement stratégique illustre une évolution de sa communication, plus souple, plus transparente, et (un peu) plus à l’écoute.

D’un point de vue technique, maintenir des milliards de liens actifs coûte cher, surtout si peu sont encore utilisés. En ciblant uniquement les URL dormantes, Google fait le pari de la rentabilité intelligente, sans saborder brutalement l’histoire du web.

Cela s’inscrit aussi dans une logique plus large de nettoyage numérique, au lieu de tout supprimer, Google favorise un web dynamique, où ce qui reste actif a une réelle utilité.

Que faire si vous avez des liens goo.gl ?

1. Testez vos liens : si le lien fonctionne sans message d’avertissement, il est actif.

2. S’il affiche un avertissement, migrez vers un service comme Bitly, TinyURL ou Rebrandly.

3. Archivez les liens essentiels via archive.org ou Perma.cc.

4. Notez la date limite : 25 août 2025.

Cette décision prouve qu’il est encore possible de peser sur les choix des géants de la tech – à condition de s’organiser. Google donne ici un signal positif, moderniser ne signifie pas effacer. Le numérique a une mémoire, et cette mémoire vaut qu’on la défende.

ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM