OpenAI écrase Grok au premier tournoi d’échecs entre IA — mais à quoi ça rime vraiment ?

Kaggle, plateforme de Google, accueillait cette semaine le tout premier tournoi d’échecs opposant des intelligences artificielles généralistes. Verdict : OpenAI s’impose largement face à Grok, l’IA de xAI, dans une finale expéditive. Un match hautement symbolique dans la rivalité entre Sam Altman et Elon Musk… mais qui ne dit pas grand-chose des véritables enjeux de l’IA.

Pendant trois jours, les modèles se sont affrontés sur Kaggle Game Arena, dans un format exhibition inédit où des IA généralistes — et non spécialisées comme Stockfish — devaient prouver leur maîtrise des 64 cases. En finale, o3, le modèle le plus avancé d’OpenAI, a écrasé Grok 4 par un score sans appel de 4–0.

Les parties ont été marquées par une supériorité tactique constante d’OpenAI. Selon le compte rendu technique publié par Chess.com, Grok a multiplié les imprécisions en milieu de partie, offrant à o3 des positions décisives dès le 20e coup.

Si la performance est nette, elle n’a rien d’une révolution stratégique. Comme le souligne BGR, « chess mastery isn't the point of AI » : la capacité à gagner aux échecs est surtout une vitrine technique, loin des véritables objectifs de ces systèmes d’IA.

L’intérêt, ici, est avant tout médiatique. Elon Musk, patron de xAI, a d’ailleurs relativisé la défaite en rappelant sur X que Grok « n’a reçu presque aucun entraînement spécifique pour les échecs ».

Derrière cette rencontre se cache une rivalité d’anciens partenaires. Sam Altman, PDG d’OpenAI, et Elon Musk, fondateur de xAI, ont cofondé OpenAI en 2015 avant de prendre des chemins divergents. Ce face-à-face, même sur un échiquier virtuel, prend donc une saveur particulière pour les observateurs.

The Federal rappelle que c’est la première fois que ces deux géants de l’IA s’affrontent dans un format ludique, aux côtés d’autres modèles comme Gemini de Google DeepMind.

Au-delà de la victoire d’OpenAI, l’événement interroge sur la portée réelle de ce genre de compétitions. Les IA généralistes ne sont pas optimisées pour les échecs, leur talent sur l’échiquier reflète surtout leur flexibilité cognitive et leur capacité à transférer des compétences d’un domaine à un autre.

o3 peut gagner un tournoi aujourd’hui… mais ce n’est pas ce qui fera d’OpenAI ou de Grok la référence absolue de demain.

ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM