Starship réussit enfin un vol d’essai complet, mais Mars reste un horizon lointain pour Elon Musk

La fusée Starship de SpaceX effectue un vol d’essai depuis Starbase, au Texas, le mardi 26 août 2025. (AP Photo/Eric Gay). Eric Gay / Associated Press

SpaceX vient de franchir une étape symbolique, après une série d’échecs spectaculaires, le vaisseau Starship a enfin réussi un vol d’essai sans exploser. Mais si ce succès marque un jalon important pour l’entreprise d’Elon Musk, la route vers Mars reste encore semée de défis techniques.

Ce 26 août 2025, depuis sa base texane de Boca Chica, SpaceX a lancé le dixième vol d’essai de Starship, la fusée la plus puissante jamais construite. Pour la première fois, l’intégralité du test s’est déroulée selon le plan prévu, le booster Super Heavy s’est détaché proprement, le vaisseau a atteint l’orbite, a réalisé plusieurs manœuvres clés, et s’est abîmé de façon contrôlée dans l’océan Indien.

Le booster, de son côté, a également réussi une descente contrôlée dans le Golfe du Mexique. Signe que la technologie s’affine, SpaceX a même pu tester le réallumage d’un moteur Raptor en orbite, une manœuvre indispensable pour de futurs voyages au long cours.

Malgré ce succès, Starship reste loin d’être la fusée interplanétaire rêvée par Elon Musk. Pour atteindre Mars, un décollage réussi ne suffit pas, l’engin doit encore démontrer sa capacité à se ravitailler en orbite grâce à des vols multiples de cargos-citernes, à protéger ses passagers lors de la rentrée dans l’atmosphère martienne et, surtout, à assurer une réutilisation rapide et fiable, condition essentielle du modèle économique de SpaceX. Tant que ces étapes ne seront pas franchies, la planète rouge demeurera une ambition lointaine. Comme le souligne Barron’s, « le succès de ce vol montre la solidité du concept, mais pas encore la faisabilité d’un voyage habité vers la planète rouge ».

Pour Elon Musk, qui rêve d’installer une colonie humaine sur Mars dès les années 2030, ce vol représente une victoire psychologique et médiatique. Après plusieurs échecs largement médiatisés, la réussite prouve que la vision avance, même si elle reste à ses balbutiements.

Au-delà de Mars, Starship est aussi pensé comme un outil logistique pour l’orbite terrestre et lunaire, capable de transporter satellites, modules lunaires ou charges lourdes. La NASA mise d’ailleurs sur cette technologie pour son programme Artemis, qui vise à ramener des astronautes sur la Lune d’ici 2028.

Avec ses 120 mètres de hauteur et ses 33 moteurs Raptor, Starship est un colosse de métal qui fascine autant qu’il inquiète. Chaque vol attire des millions de spectateurs en ligne, et les échecs précédents, avec leurs explosions spectaculaires, ont contribué à renforcer la dramaturgie autour du projet.

Mais cette fois, SpaceX a livré une démonstration de sérieux. Le vaisseau a tenu ses promesses techniques et ouvre la voie à une nouvelle phase d’essais, cruciale pour convaincre partenaires, investisseurs et agences spatiales.

Le vol 10 de Starship n’est pas une arrivée sur Mars, mais c’est un premier pas solide vers cette ambition. La fusée géante d’Elon Musk n’a pas explosé, elle a prouvé qu’elle pouvait décoller, atteindre l’orbite, et se poser en mer comme prévu.

La conquête de Mars reste encore un horizon lointain, mais avec ce succès, Musk a gagné quelque chose de précieux, la crédibilité.

ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM