Bruxelles frappe fort : une amende record de 2,95 milliards d’euros infligée à Google malgré les pressions de Donald Trump

Publié le 5 septembre 2025 à 20:09

La Commission européenne sanctionne Google pour abus de position dominante dans la publicité en ligne. Le géant du numérique a 60 jours pour proposer des solutions, sous la menace de mesures structurelles, malgré les pressions de Donald Trump.

Par @radiosiskofm

La Commission européenne a infligé ce vendredi une amende de 2,95 milliards d’euros à Google pour abus de position dominante dans la publicité en ligne. Une décision historique qui confirme la volonté de Bruxelles de réguler les géants du numérique, et ce malgré les menaces de représailles commerciales formulées par le président américain Donald Trump.

L’affaire remonte à juin 2023, lorsque la Commission européenne avait ouvert une enquête approfondie sur le système publicitaire de Google. Bruxelles soupçonnait le groupe californien de favoriser ses propres technologies d’Adtech au détriment des annonceurs et des éditeurs concurrents.

Le 5 septembre 2025, après plus de deux ans de procédure, la sanction est tombée, près de 3 milliards d’euros d’amende, soit l’une des plus lourdes jamais imposées par l’Union européenne dans le secteur du numérique. 2 jours avant la Cnil a sanctionné Google d’une amende historique de 325 millions d’euros, reprochant au géant californien de graves manquements dans sa gestion des publicités en ligne et de l’usage des cookies.

Outre la sanction financière, la Commission a accordé à Google 60 jours pour présenter des mesures correctives. Si ces engagements sont jugés insuffisants, Bruxelles se réserve le droit d’imposer des mesures structurelles, pouvant aller jusqu’à la vente d’une partie de l’activité publicitaire du groupe.

La décision a été rendue publique malgré les menaces de Donald Trump. Le président américain avait averti que des droits de douane ciblés sur les exportations européennes pourraient être appliqués si Bruxelles ne renonçait pas à cette sanction. Un avertissement resté lettre morte, l’exécutif européen a assumé d’aller jusqu’au bout pour défendre la concurrence et protéger l’économie numérique du continent.

Google, de son côté, conteste cette décision. Lee-Anne Mulholland, vice-présidente en charge des affaires réglementaires, a dénoncé une décision « mauvaise et injustifiée ». Elle estime que les changements imposés risquent de fragiliser des milliers d’entreprises européennes qui utilisent quotidiennement les outils publicitaires du groupe.

Cette sanction illustre la montée en puissance du régulateur européen. Avec l’entrée en vigueur du Digital Markets Act (DMA) et du Digital Services Act (DSA), Bruxelles affirme son rôle de gendarme du numérique face aux GAFAM. L’objectif c'est de garantir une concurrence équitable et limiter l’emprise des géants américains sur le marché européen.

Si Google parvient à convaincre la Commission avec des mesures correctives efficaces, le groupe pourrait éviter un démantèlement partiel. À l’inverse, un bras de fer prolongé ouvrirait un précédent juridique majeur, celui où l’Union européenne impose la restructuration forcée d’un acteur mondial de la tech.

L’Union européenne envoie un signal clair, aucune menace, même venue de Washington, ne l’empêchera d’appliquer sa vision d’une concurrence loyale. Le cas 

Google servira de test grandeur nature. Dans deux mois, Bruxelles décidera si le géant californien a su se réinventer ou s’il devra subir une sanction structurelle inédite.

 

ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM 

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