YouTube cède face à Trump : un règlement à 24,5 millions de dollars pour éviter un procès

Publié le 30 septembre 2025 à 17:56

Pour éviter un procès, la plateforme verse un règlement dont 22 M$ financeront une future salle de bal à la Maison Blanche, un projet que Donald Trump s’est empressé de célébrer avec un photomontage insolite.

Par @sahbymehalla

YouTube cède face à Trump : un règlement à 24,5 millions de dollars pour éviter un procès

YouTube a accepté de verser 24,5 millions de dollars à Donald Trump afin de mettre un terme au litige qui l’opposait après la suspension de son compte à la suite des événements du 6 janvier 2021. L’accord, révélé lundi, illustre la pression croissante exercée sur les géants de la tech par les responsables politiques et leurs alliés.

Selon les documents judiciaires consultés par Reuters et The Guardian, 22 millions de dollars de ce règlement seront directement affectés au Trust for the National Mall, une fondation qui pilote des projets de préservation et de construction dans le périmètre de la Maison Blanche. Une partie de ces fonds servira à financer une nouvelle salle de bal, projet estimé à 200 millions de dollars et porté de longue date par Donald Trump et ses soutiens.

Donald Trump n’a pas tardé à se féliciter de l’accord. Fidèle à son style, il a publié sur ses réseaux sociaux un photomontage improbable le montrant posant avec un chèque géant devant la Maison Blanche. S’il ne s’agit évidemment pas d’un document officiel, cette mise en scène illustre la volonté de l’ancien président de transformer cette concession financière de YouTube en victoire politique et symbolique.

« Ils pensaient pouvoir me réduire au silence. Aujourd’hui, c’est YouTube qui paie », a déclaré Trump dans un message relayé sur Truth Social.

Pour YouTube, filiale d’Alphabet, ce règlement ne constitue pas une reconnaissance de faute. L’entreprise souligne qu’il s’agit d’une décision pragmatique visant à « clore un contentieux coûteux et chronophage », sans remettre en cause ses règles de modération.

« Ce règlement met fin à un long différend. Il ne change rien à notre politique de contenu et ne constitue pas une admission de responsabilité », a précisé un porte-parole de la plateforme, cité par Al Jazeera.

Ce compromis risque toutefois d’alimenter le débat autour du pouvoir des plateformes et de la liberté d’expression en ligne. Alors que Trump est de retour à la Maison Blanche depuis janvier 2025, son bras de fer avec la Silicon Valley illustre un rapport de force politique inédit.

Le choix de financer, au passage, un projet immobilier rattaché à la Maison Blanche interroge, symbole de prestige pour certains, dérive d’un mélange entre affaires publiques et intérêts personnels pour d’autres.

Au-delà de la querelle juridique, l’accord marque une nouvelle étape dans la recomposition des rapports entre Big Tech et le pouvoir politique. En préférant un chèque à un affrontement judiciaire, YouTube espère tourner la page. Mais le précédent pourrait inspirer d’autres personnalités politiques ou médiatiques qui, elles aussi, se sontime censurées.

 

ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA

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