Des astronautes chinois rentrent sur Terre après un retour retardé par un impact de débris spatiaux

Publié le 14 novembre 2025 à 12:25

Les trois astronautes de la mission Shenzhou-20 ont rejoint la Terre avec neuf jours de retard après la découverte de fissures sur leur capsule, probablement causées par un impact de débris spatiaux. Un incident qui relance les inquiétudes sur la sécurité orbitale et la prolifération des débris en orbite basse.

Par @lemanifestmedia

Des astronautes chinois rentrent sur Terre après un retour retardé par un impact de débris spatiaux

Des journalistes filment les astronautes chinois de la prochaine mission Shenzhou-20 : de gauche à droite, Wang Jie, le commandant Chen Dong et Chen Zhongrui saluent au centre de lancement de satellites de Jiuquan, dans le nord-ouest de la Chine, mercredi 23 avril 2025. (AP Photo/Andy Wong)

 

Le retour sur Terre de l’équipage chinois de la mission Shenzhou-20 a finalement eu lieu après neuf jours de retard, un contretemps rare dans le programme spatial habité de Pékin. Selon AP News, cette prolongation inhabituelle est due à des dommages provoqués par un impact de débris spatiaux, identifiés sur une fenêtre du vaisseau censé ramener les astronautes sur Terre, rendant la capsule « impropre à un retour sécurisé » selon les premières évaluations techniques.

Initialement attendu début novembre, le retour avait été suspendu lorsque les ingénieurs ont détecté de fines fissures sur l’hublot principal, un signe potentiel de micro-impact à haute vitesse. La Chine a préféré ne prendre « aucun risque », basculant l’équipage vers un vaisseau de remplacement, Shenzhou-21, déjà amarré à la station Tiangong pour la relève.

Cet accident remet en lumière le défi croissant représenté par les débris orbitaux, un phénomène régulièrement décrit par les agences spatiales comme une menace à la fois diffuse et imprévisible. Live Science rapporte que les astronautes avaient été qualifiés un temps de « stranded » — bloqués dans l’espace — par certains spécialistes, en raison de l’incertitude entourant la sécurité du véhicule endommagé.

Avec plus de 30 000 objets suivis en orbite basse et des centaines de milliers non détectés, l’impact observé sur Shenzhou-20 illustre les limites actuelles des systèmes de surveillance. Pour la Chine, un tel incident constitue un signal fort, l’environnement orbital est devenu suffisamment encombré pour nécessiter des mesures radicales de protection et de prévention.

L’équipage a pu entamer son retour grâce au vaisseau Shenzhou-21, dont la mission initiale était d’apporter la relève à Tiangong. Cette solution improvisée démontre la robustesse du programme chinois, mais révèle aussi la nécessité d’une logique de redondance permanente pour les missions habitées. En d’autres termes, toujours avoir un plan B amarré à la station.

Les astronautes ont passé plusieurs jours supplémentaires à bord de Tiangong, où cohabitaient deux équipages — un scénario rare qui crée une pression logistique inattendue sur la station. Cette situation pourrait influencer l’organisation des futurs lancements et souligner la nécessité de procédures d’urgence plus flexibles.

Si cet incident touche spécifiquement la Chine, les enjeux qu’il soulève sont mondiaux. L’augmentation des débris liés à la multiplication des satellites commerciaux, des constellations privées et des débris militaires inactifs demande une coopération internationale accrue. Les États-Unis, l’Europe et la Chine partagent la même vulnérabilité face à ces fragments invisibles qui filent à plus de 25 000 km/h.

Les experts interrogés eestiment que l’organisation d’un cadre international de gestion de l’orbite basse devient « urgente », au risque d’entrer dans une ère où les missions habitées seront régulièrement perturbées ou mises en danger.

Au-delà du spectaculaire, cet épisode marque un tournant. Les programmes spatiaux devront désormais intégrer la menace des débris non plus comme un paramètre secondaire, mais comme un facteur central de leurs opérations. Pour la Chine, qui ambitionne d’envoyer des astronautes sur la Lune avant 2030, l’incident agit comme un rappel, dans l’espace, la maîtrise technique ne suffit plus ; c’est désormais la maîtrise de l’environnement orbital lui-même qui devient l’enjeu décisif.

Malgré le retard, le retour des astronautes démontre la solidité opérationnelle du programme chinois. L’incident, lui, révèle un défi collectif. Et le futur de l’exploration spatiale dépendra largement de la capacité des nations à maintenir, ensemble, un espace plus sûr.

 

ÉCRIT PAR : LA RÉDACTION

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.