Une nouvelle génération de traitements oraux promet de transformer la lutte contre l’obésité. Zoom sur ce que les experts surnomment déjà « Ozempic 2.0 ».
Par @lemanifestmedia
Un inconvénient fréquent du sémaglutide, sous quelque forme que ce soit, est la survenue d’effets secondaires gastro-intestinaux. Photo : New York Post.
Ozempic 2.0, vers une révolution pharmaceutique dans la perte de poids
L’ère des piqûres hebdomadaires est peut-être en train de s’éteindre. Alors que les traitements injectables comme Ozempic ou Wegovy ont changé la donne en matière de lutte contre l’obésité, une nouvelle génération de médicaments oraux s’apprête à bouleverser, une fois encore, le paysage médical. Surnommée dans les médias anglo-saxons « Ozempic 2.0 », cette pilule pourrait élargir l’accès au traitement, simplifier son usage et potentiellement réduire les effets secondaires.
Développées par les laboratoires Novo Nordisk et Eli Lilly, ces nouvelles molécules – prises quotidiennement sous forme de comprimés – reposent sur le même principe actif que les traitements injectables actuels, les agonistes du GLP‑1. Ces substances agissent en mimant une hormone intestinale régulant l’appétit et la glycémie, permettant ainsi à de nombreux patients de perdre entre 10 et 15 % de leur poids corporel.
Mais ce qui distingue ces pilules, c’est leur praticité. Fini les injections hebdomadaires, la promesse est celle d’un médicament simple à prendre, stable à température ambiante, et sans contrainte alimentaire préalable. Pour des millions de patients réticents à l’usage de seringues, c’est une avancée majeure.
« On pourrait voir une explosion de la demande mondiale », souligne The Washington Post, notant que cette version pourrait "transformer le traitement de l’obésité tout comme les traitements oraux contre le VIH ont transformé la prise en charge de la maladie dans les années 90".
Selon les données issues des premiers essais cliniques, le comprimé expérimental orforglipron, développé par Eli Lilly, aurait permis une réduction de poids allant jusqu’à 14,7 % en moyenne chez certains patients, avec une tolérance jugée favorable dans l’ensemble. Un autre médicament oral de Novo Nordisk, le CagriSema (cagrilintide + semaglutide), montre également des résultats prometteurs.
À cela s’ajoute un enjeu stratégique, le coût. Si les pilules deviennent plus faciles à produire et à distribuer que les stylos injectables, leur démocratisation pourrait suivre un schéma proche de celui des génériques. D’autant que la demande est déjà énorme, selon l’OMS, plus d’un milliard d’adultes dans le monde souffrent d’obésité.
« C’est une bombe à retardement pour les systèmes de santé, mais aussi une opportunité pour les industriels », analyse MoneyControl, soulignant que le marché mondial du poids santé pèsera plus de 100 milliards de dollars d’ici 2030.
Néanmoins, des voix prudentes s’élèvent. Car si ces médicaments offrent des perspectives alléchantes, leur utilisation nécessite un suivi médical rigoureux. Les effets secondaires digestifs (nausées, diarrhées), les risques de carences nutritionnelles et la nécessité d’une approche globale (régime, activité physique, soutien psychologique) ne doivent pas être occultés. Autrement dit, la pilule miracle n’existe pas.
Alors, faut-il voir en Ozempic 2.0 la prochaine étape incontournable dans la lutte contre l’obésité ? Tout porte à croire que oui, tant l’enthousiasme scientifique est palpable. Mais la vigilance reste de mise, démocratiser l’accès ne doit pas signifier négliger la complexité de la prise en charge de cette maladie multifactorielle.
ÉCRIT : PAR LA RÉDACTION
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