Spike Lee et Highest 2 Lowest : le film qui divise entre chef-d’œuvre stylisé et nanar surjoué

Publié le 6 septembre 2025 à 13:20

Entre fresque stylisée et nanar surjoué, le nouveau film de Spike Lee enflamme le débat. Denzel Washington et A$AP Rocky brillent, mais le scénario inégal laisse le public partagé.

Par @radiosiskofm

Spike Lee et Highest 2 Lowest : le film qui divise entre chef-d’œuvre stylisé et nanar surjoué

Le dernier long-métrage de Spike Lee, Highest 2 Lowest, était attendu comme l’événement cinématographique de l’été. Avec Denzel Washington en tête d’affiche et A$AP Rocky dans un rôle clé, l’adaptation moderne d’High and Low d’Akira Kurosawa promettait un thriller urbain percutant, nourri de critique sociale et de tensions contemporaines. Mais à l’arrivée, le film déchaîne les passions et laisse la critique mondiale profondément divisée.

Présenté comme un thriller haletant mêlant action et drame social, Highest 2 Lowest raconte l’histoire d’un magnat new-yorkais pris au piège entre affaires, kidnapping et culture hip-hop. Sur le papier, le cocktail a tout pour séduire, Denzel Washington incarne une autorité charismatique, tandis qu’A$AP Rocky apporte fraîcheur et énergie.

Pourtant, nombre de critiques pointent un résultat inégal et excessif. Le site spécialisé CaseyMovieMania juge que l’ambition du projet « mostly backfires », autrement dit qu’elle échoue largement à atteindre sa cible. Sur Reddit, certains spectateurs sont encore plus tranchants : « laughably bad for 85 % of the film », écrit l’un d’eux, dénonçant un scénario caricatural et mal rythmé.

D’autres plumes, en revanche, saluent la force visuelle et le souffle politique de Spike Lee. Pour Time Magazine, Highest 2 Lowest est un film « vibrant, profond et stylisé » qui confirme la signature unique du réalisateur new-yorkais. Sur RogerEbert.com, Robert Daniels et Odie Henderson louent une œuvre « unabashedly epic, fearlessly funny, and proudly Black », un cinéma sans concession et profondément marqué par l’empreinte de Lee.

À l’inverse, The Guardian reproche au film son ton conservateur et sa critique parfois trop caricaturale de la culture hip-hop actuelle, tandis que Pitchfork parle d’un regard « déconnecté » sur la jeunesse et la scène rap, malgré une esthétique brillante.

Malgré les reproches, difficile de nier que Denzel Washington impose une performance magistrale, portant une partie du film à lui seul. A$AP Rocky, de son côté, surprend agréablement et confirme ses ambitions cinématographiques, tandis que Jeffrey Wright incarne une présence secondaire mais marquante.

Le problème majeur réside dans un scénario jugé trop confus, parfois pompeux, et dans un ton oscillant entre critique sociale sérieuse et pastiche involontaire. Résultat ? certains spectateurs applaudissent l’audace, d’autres parlent d’un « nanar de luxe » qui ne méritait pas mieux qu’une sortie en streaming.

Avec Highest 2 Lowest, Spike Lee signe un film qui ne laisse personne indifférent. Qu’on le considère comme une œuvre stylisée, vibrante et politique, ou comme une fresque bancale et caricaturale, il s’impose comme un nouvel exemple de la polarisation autour du réalisateur de Do the Right Thing.

Highest 2 Lowest n’est ni un triomphe absolu, ni un désastre complet. C’est une œuvre hybride, débordante d’idées mais inégale, portée par des acteurs de premier plan mais plombée par une écriture parfois maladroite. Spike Lee y prouve une nouvelle fois qu’il préfère provoquer et diviser plutôt que livrer un produit consensuel.

Au final, un film qui mérite d’être vu… mais que l’on adorera autant qu’on pourra le détester.

 

ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM 

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