Bad Bunny écarte les États-Unis de sa tournée mondiale : la peur des raids de l’ICE derrière sa décision

Bad Bunny sur scène lors de SNL50 en 2025. Crédit : Todd Owyoung/Peacock via Getty

L’absence des États-Unis dans la tournée mondiale de Bad Bunny a fait couler beaucoup d’encre ces derniers mois. Au printemps, lorsque l’artiste portoricain a dévoilé les dates de son Debí Tirar Más Fotos Tour, nombreux étaient les fans américains à s’étonner d’être laissés de côté. Interrogé à l’époque, le chanteur avait jugé « inutile » de passer par les États-Unis, sans donner plus de détails. L’explication est désormais connue, il craint que ses concerts puissent devenir un terrain de chasse pour les autorités migratoires américaines.

Dans une interview accordée à i-D Magazine et relayée par The Guardian, Bad Bunny a confié qu’il avait volontairement exclu les États-Unis de sa tournée afin d’éviter que l’ICE (Immigration and Customs Enforcement), l’agence chargée de l’application des lois migratoires, ne profite de la présence de milliers de fans pour effectuer des contrôles et des arrestations.

« Je ne veux pas mettre mes fans en danger. J’imagine des agents de l’ICE à la sortie d’un de mes concerts… et ça, je ne peux pas l’accepter », explique l’artiste, qui dit vouloir protéger avant tout les communautés latino-américaines venues le voir.

Bad Bunny insiste sur un point, cette décision n’a rien d’un rejet du public américain. « J’ai déjà fait de nombreuses tournées aux États-Unis, elles ont été magnifiques, couronnées de succès », rappelle-t-il dans l'entretien cité par Entertainment Weekly. Mais pour lui, le contexte actuel de durcissement migratoire depuis la réélection de Donald Trump change la donne.

« Ce n’est pas de la haine envers les États-Unis, ce n’est pas une vengeance, c’est une mesure de protection », précise-t-il.

Le choix de l’artiste prend une dimension politique. En décidant de priver les fans américains de concerts, Bad Bunny envoie un signal fort sur les dangers que représentent, selon lui, les pratiques de l’ICE. « Ce n’est pas seulement un problème qui touche les sans-papiers. C’est un climat de peur qui touche des familles entières », rappelle-t-il dans l’entretien.

Déjà en mai, lorsqu’il avait jugé « inutile » de passer par les États-Unis, la déclaration avait surpris et suscité une vague de spéculations. Aujourd’hui, ses explications confirment que l’artiste place la sécurité de son public au cœur de ses choix artistiques.

Cette annonce laisse une partie de son public américain déçue, voire frustrée, mais beaucoup comprennent sa démarche. Sur les réseaux sociaux, de nombreux admirateurs saluent « une décision courageuse » et la preuve d’un artiste « connecté à sa communauté ».

Reste à savoir si ce choix sera ponctuel ou s’il marquera un tournant durable dans la carrière internationale du chanteur. Quoi qu’il en soit, Bad Bunny confirme encore une fois son statut d’artiste engagé, capable de transformer une tournée en message politique et social.

ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM