Gaza : des centaines de figures du cinéma annoncent un boycott des institutions israéliennes

Publié le 8 septembre 2025 à 20:16

Près de 1 500 acteurs, réalisateurs et producteurs, dont Olivia Colman, Javier Bardem et Charlotte Le Bon, annoncent un boycott des institutions israéliennes jugées complices du génocide à Gaza, dans un mouvement inspiré de la lutte contre l’apartheid.

Par @sahbymehalla

Gaza : des centaines de figures du cinéma annoncent un boycott des institutions israéliennes

Olivia Colman, Mark Ruffalo et Ava DuVernay font partie des professionnels du cinéma ayant signé l’engagement. Photo montage : Getty

 

Olivia Colman, Javier Bardem, Josh O’Connor, Charlotte Le Bon ou encore Mark Ruffalo, près de 1 500 professionnels du cinéma appellent à cesser toute collaboration avec des institutions israéliennes qu’ils jugent « impliquées dans un génocide et un régime d’apartheid ».

Un mouvement d’ampleur mondiale

Le massacre à Gaza continue de provoquer des secousses dans le monde de la culture. Cette semaine, plusieurs centaines de personnalités du cinéma — acteurs, réalisateurs, producteurs et techniciens — ont signé une pétition appelant au boycott des institutions cinématographiques israéliennes. Parmi les signataires figurent des noms prestigieux tels qu’Olivia Colman, lauréate d’un Oscar, Javier Bardem, Tilda Swinton, Josh O’Connor, Charlotte Le Bon, Ava DuVernay, Mark Ruffalo, ou encore Riz Ahmed.

Selon les organisateurs, regroupés au sein du collectif Film Workers for Palestine, l’initiative rassemble plus de 1 300 à 1 500 professionnels issus de différents pays. Ils dénoncent la « complicité » de certaines instances culturelles israéliennes avec le gouvernement, dans un contexte où la Cour internationale de justice (CIJ) a mis en garde contre un risque de génocide à Gaza.

Les initiateurs de ce boycott expliquent s’inspirer du mouvement culturel international qui avait contribué à isoler le régime d’apartheid en Afrique du Sud dans les années 1980. À l’époque, de nombreux artistes avaient cessé de se produire dans le pays ou de collaborer avec des institutions soutenues par Pretoria.

« Nous refusons de rester complices, par le silence ou par la collaboration, d’un système qui prive un peuple de sa liberté », peut-on lire dans le texte signé par les artistes. L’appel vise spécifiquement les festivals, écoles de cinéma, sociétés de production et institutions publiques israéliennes, mais précise qu’il n’exclut pas les créateurs israéliens non impliqués dans ces structures.

Si ce mouvement reçoit un soutien massif, il ne fait pas l’unanimité. Certains professionnels craignent qu’un tel boycott ne pénalise les artistes israéliens critiques du gouvernement ou œuvrant pour la paix. D’autres y voient au contraire un outil de pression non violent capable de mettre en lumière ce qu’ils considèrent comme des violations massives du droit international.

Le texte, qui ne mentionne pas explicitement le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), s’inscrit néanmoins dans une démarche proche, ciblant les institutions et non les individus.

Pour les signataires, l’enjeu est clair, il s’agit de dénoncer la normalisation d’un conflit marqué par des milliers de morts et par la destruction massive de Gaza. Ils appellent les festivals internationaux, comme Cannes, Venise ou Berlin, à prendre position, tout en incitant le public à exiger plus de transparence sur les partenariats financiers et institutionnels.

« Le cinéma n’est pas seulement un art, c’est aussi un espace politique », résume un communiqué du collectif Film Workers for Palestine. 

Reste à savoir si cette mobilisation pèsera réellement sur les relations culturelles internationales ou si elle restera cantonnée à un geste symbolique.

 

ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA 

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