Le rappeur sera convoqué le 3 décembre au tribunal de Paris pour répondre d’accusations d’injures discriminatoires et de cyberharcèlement visant une journaliste et un essayiste.
Par @radiosiskofm

Le rappeur Booba, de son vrai nom Élie Yaffa, sera jugé le 3 décembre 2025 au tribunal judiciaire de Paris. L’artiste est poursuivi pour injures publiques à caractère discriminatoire et pour cyberharcèlement aggravé, à la suite de propos visant une journaliste et un essayiste très actifs sur les réseaux sociaux.
Selon RTL, la chambre spécialisée en droit de la presse du tribunal de Paris a convoqué le rappeur à la suite de plusieurs plaintes déposées par la journaliste Linh-Lan Dao et l’essayiste Tristan Mendès France. Tous deux accusent Booba d’avoir alimenté, à travers ses publications sur X (ancien Twitter), un climat de harcèlement massif à leur encontre.
La journaliste Linh-Lan Dao, spécialisée dans les sujets numériques, dénonce des attaques ciblées autour de ses origines, qui auraient déclenché des vagues d’insultes racistes de la part de certains internautes. De son côté, Tristan Mendès France, connu pour son travail sur les théories du complot et les discours haineux en ligne, accuse Booba d’avoir relayé des propos antisémites à son encontre, notamment via des photomontages et des commentaires à connotation discriminatoire.
Les faits reprochés au rappeur sont passibles de peines significatives. Pour le cyberharcèlement aggravé visant Linh-Lan Dao, Booba encourt jusqu’à deux ans de prison et 30 000 euros d’amende. Pour les injures discriminatoires visant Tristan Mendès France, la peine maximale est fixée à un an de prison et 45 000 euros d’amende.
Dans l’attente de son procès, le tribunal a placé Booba sous contrôle judiciaire. L’artiste a interdiction de prendre contact avec les plaignants et a dû s’acquitter d’une caution. Cette mesure vise à limiter tout nouveau dérapage en ligne avant l’audience.
Le procès promet d’être très médiatisé. Depuis plusieurs années, Booba multiplie les prises de parole virulentes sur les réseaux sociaux, souvent contre d’autres artistes, influenceurs ou personnalités publiques. Mais cette fois-ci, ce ne sont pas des rivalités artistiques qui sont en cause, mais des accusations de racisme et de cyberviolence, un sujet particulièrement sensible dans le débat public actuel.
Pour les plaignants, l’enjeu dépasse leur cas personnel. Ils espèrent que ce procès permettra de reconnaître la responsabilité pénale des personnalités influentes dans la diffusion de propos discriminatoires et dans l’alimentation de campagnes de harcèlement en ligne.
Ce procès s’inscrit dans un contexte plus large où les autorités judiciaires cherchent à mieux encadrer les dérives du numérique. Les affaires de cyberharcèlement impliquant des célébrités soulèvent des questions essentielles : quelle est la responsabilité d’une figure publique lorsqu’elle s’exprime devant des millions de followers ? Jusqu’où va la liberté d’expression lorsqu’elle se transforme en attaques ciblées et discriminatoires ?
En attendant l’audience du 3 décembre, la décision de la justice française sera scrutée de près. Elle pourrait faire jurisprudence et marquer une étape importante dans la lutte contre les cyberviolences.
ÉCRIT PAR RADIO SISKO FM
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