ONU, Israël et monde arabe : quand l’histoire annonce une recomposition inévitable

Publié le 24 septembre 2025 à 15:55

Malgré des décennies de résolutions ignorées, Israël poursuit sa politique avec le soutien des grandes puissances. Dans le monde arabe, la fracture entre dirigeants et peuples alimente une colère grandissante.

Par @sahbymehalla

ONU, Israël et monde arabe : quand l’histoire annonce une recomposition inévitable

Alors que les résolutions s’accumulent sans jamais être appliquées, la question se pose avec une acuité renouvelée, à quoi sert l’ONU si ses décisions sont systématiquement ignorées ? Le cas israélo-palestinien illustre plus que jamais la fracture entre paroles diplomatiques et réalités de terrain.

Depuis sa création en 1945, l’Organisation des Nations unies (ONU) se présente comme la gardienne de la paix mondiale et du droit international. Pourtant, au Moyen-Orient, son incapacité à imposer le respect de ses propres résolutions interroge. Israël, qui n’a cessé depuis 1948 d’ignorer une large partie des décisions onusiennes concernant les territoires palestiniens, continue d’agir en toute impunité, soutenu par des alliés puissants comme les États-Unis et le Royaume-Uni. Cette situation alimente le sentiment d’une injustice chronique et d’une organisation internationale réduite à l’impuissance.

Dans le monde arabe, la fracture est double. D’un côté, les régimes politiques, contraints par des équilibres diplomatiques fragiles, maintiennent une ligne prudente, souvent perçue comme un « barrage » face à la colère des peuples. De l’autre, l’opinion publique arabe rejette majoritairement la solution des deux États, considérée comme une concession permanente face à l’occupation et aux violences subies par les Palestiniens. Ce décalage entre gouvernements et peuples est aujourd’hui l’un des moteurs de la contestation régionale.

Les accords Sykes–Picot (1916) et la Déclaration Balfour (1917), qui ont façonné la carte du Moyen-Orient moderne, sont désormais remis en cause dans les discours populaires et militants. Beaucoup y voient les racines d’un système inéquitable, imposé par les puissances coloniales, qui a semé les graines des conflits actuels. Si la colère populaire venait à se transformer en mouvement politique structuré, la légitimité de ces frontières pourrait être balayée. Dans ce scénario, l’ONU et la Ligue arabe apparaîtraient comme incapables de contenir la recomposition en cours.

Aujourd’hui, Israël se présente comme une puissance militaire et régionale majeure, confortée par son alliance avec Washington et Londres. Mais à long terme, le refus de toute solution politique durable pourrait se retourner contre lui. L’État hébreu, qui proclame haut et fort qu’il n’acceptera jamais la création d’un État palestinien, pourrait se retrouver dans une situation paradoxale, contraint de supplier pour une solution à deux États, dans un ultime appel à la survie.

« L’injustice ne dure jamais », dit un proverbe largement repris dans le monde arabe. Ce sentiment traduit l’idée que l’histoire finira par rétablir un équilibre, quelles que soient les résistances du présent. Les prochains années pourraient donc marquer un tournant décisif, un effondrement des structures politiques actuelles, la fusion de la colère populaire avec de nouvelles dynamiques régionales, et la naissance d’un système inédit dans le monde arabe et musulman.

Au-delà du conflit israélo-palestinien, c’est bien l’avenir du multilatéralisme et la crédibilité des institutions internationales qui se jouent. L’ONU, sans moyens de contraindre les puissances qui violent ses résolutions, risque d’apparaître comme une organisation dépassée, écrasée par la réalité des rapports de force.

 

ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA 

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.