Partie d’Espagne pour briser le blocus et livrer une aide symbolique à Gaza, la flottille internationale Global Sumud a été stoppée par la marine israélienne. Plusieurs dizaines d’activistes ont été arrêtés, tandis que les organisateurs dénoncent une « piraterie d’État ».
Par @radiosiskofm
La tentative de la flottille internationale Global Sumud d’atteindre la bande de Gaza a été stoppée net par la marine israélienne, relançant les débats autour du blocus et des initiatives citoyennes visant à le briser.
Partis d’Espagne début septembre, une quarantaine de bateaux transportant des activistes, des parlementaires européens et des personnalités engagées – parmi lesquels la militante écologiste Greta Thunberg – avaient pour objectif de livrer une cargaison humanitaire symbolique et de dénoncer le siège imposé à Gaza depuis 2007.
Selon l’Associated Press, la marine israélienne a intercepté la majorité des navires mercredi 1ᵉʳ octobre, procédant à l’arraisonnement et à l’arrestation de plusieurs dizaines de militants à bord. Des images diffusées par l’organisation Freedom Flotilla Coalition montrent des commandos montant à bord des yachts humanitaires.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a déclaré que « pas un seul navire n’a réussi à franchir le blocus », affirmant que la flottille représentait « une opération politique hostile ». Toutefois, The Guardian rapporte qu’un navire, le Mikeno, aurait réussi à passer et se trouverait à proximité des eaux gazaouies au moment de l’interception.
La saisie de la flottille a suscité des réactions immédiates à l’étranger. Des eurodéputés présents à bord ont dénoncé « une violation flagrante du droit international et de la liberté de navigation ».
Du côté palestinien, le Hamas a qualifié l’opération de « État de piraterie », accusant Israël « d'affamer délibérément la population civile de Gaza ».
En Europe, plusieurs collectifs citoyens et syndicats ont lancé des appels à manifester en solidarité avec les activistes arrêtés, certains appelant même à des grèves symboliques.
Imposé depuis plusieurs décennies par Israël et soutenu partiellement par l’Égypte, le blocus maritime, terrestre et aérien de Gaza reste au cœur des tensions régionales. Pour Tel-Aviv, il s’agit d’une mesure de sécurité destinée à empêcher le Hamas et d’autres groupes armés de s’armer. Mais pour de nombreuses ONG, ce dispositif équivaut à une punition collective de 2,2 millions d’habitants.
La flottille Global Sumud – dont le nom signifie « résilience » en arabe – s’inscrit dans une longue série de tentatives internationales visant à forcer la main à Israël. La plus marquante reste celle de la Mavi Marmara en 2010, au cours de laquelle dix militants turcs avaient été tués par un raid israélien.
Si la marine israélienne se félicite d’avoir empêché ce qu’elle décrit comme une « provocation orchestrée », les organisateurs assurent qu’ils ne renonceront pas. Dans un communiqué relayé parAl Jazeera, la coalition affirme : « Nous reviendrons. Chaque interception prouve la légitimité de notre action et la nécessité de briser ce blocus inhumain. »
Avec cette nouvelle confrontation, le dossier gazaoui revient brutalement sur la scène internationale, à un moment où les tensions au Moyen-Orient se multiplient. Entre piraterie pour les uns et sécurité nationale pour les autres, la bataille autour de la mer de Gaza reste loin d’être close.
ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM
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