Appel à la grève générale en Italie et manifestations de Paris à Barcelone après l’interception de la flottille humanitaire pour Gaza, un mouvement de solidarité qui prend de l’ampleur en Europe.
Par @sahbymehalla
Des manifestants pro-palestiniens se dirigent pour bloquer deux entrées du port de Gênes. Photographie : Luca Zennaro/EPA
La tension monte en Europe après l’interception par l’armée israélienne de la flottille humanitaire Global Sumud, qui tentait de rejoindre Gaza avec à son bord des militants, des élus et des cargaisons d’aide. L’opération, menée dans la nuit de mardi à mercredi, a provoqué une vague d’indignation sur le Vieux Continent, allant des appels syndicaux à la grève en Italie aux manifestations dans plusieurs capitales européennes.
En Italie, la Confédération générale italienne du travail (CGIL) et d’autres syndicats ont appelé à une grève générale pour vendredi 3 octobre. Leur mot d’ordre, dénoncer « l’agression contre une mission humanitaire pacifique » et exprimer « la solidarité avec la population gazaouie assiégée ». Selon Reuters, cet appel pourrait perturber le secteur des transports et mobiliser largement les travailleurs dans les grandes villes italiennes.
La colère s’est aussi fait entendre dans les rues de Paris, Marseille et Lyon, où plusieurs milliers de manifestants ont défilé mercredi soir, brandissant des drapeaux palestiniens et scandant des slogans contre le blocus de Gaza. En Espagne, Barcelone a connu une mobilisation massive, avec des sit-in organisés sur les Ramblas et devant le consulat d’Israël.
Des manifestants pro-palestiniens bloquent la Gran Via à Madrid. Photographie : Juan Medina
Crédit Photo :Turin, lors de la manifestation du 22 septembre. lanticapitaliste.org
Des manifestants pro-palestiniens à Buenos Aires, en Argentine. Photographie : Víctor R Caivano/AP
À Bruxelles et à Berlin, des rassemblements ont également eu lieu, confirmant que la contestation prend une dimension transnationale. The Guardian souligne que l’onde de choc dépasse largement le cadre militant habituel et touche désormais les syndicats, les partis politiques et des ONG de premier plan.
Sur le plan diplomatique, plusieurs capitales européennes ont convoqué les ambassadeurs israéliens pour exiger des explications. Le gouvernement espagnol a dénoncé un acte « contraire au droit international », tandis que Paris a demandé « la libération immédiate des militants et élus détenus ».
À Bruxelles, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a exprimé sa « profonde inquiétude » et rappelé « qu'aucune opération humanitaire ne peut justifier une telle interception violente en eaux internationales ».
Cette crise intervient dans un contexte déjà marqué par des mobilisations sociales en Europe. En Italie, les syndicats voient dans cet appel à la grève une façon d’articuler solidarité internationale et revendications sociales locales. En France, les manifestations pourraient nourrir un climat politique tendu, alors que le pays est traversé par d’autres conflits sociaux.
Pour les experts interrogés par Le Monde, la brutalité de l’interception et l’image de bateaux arraisonnés rappellent les précédents de la « flottille de la liberté » en 2010, lorsque l’armée israélienne avait déjà intercepté un convoi maritime, provoquant une crise diplomatique majeure.
Les jours à venir diront si cet élan de solidarité se transforme en un mouvement social européen plus large. Mais l’appel à la grève générale en Italie, soutenu par les plus grands syndicats, marque un tournant, la contestation sort du champ diplomatique et descend massivement dans la rue et dans les entreprises.
ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA
Ajouter un commentaire
Commentaires