Netanyahu donne son feu vert au plan de Trump pour Gaza, mais sous conditions

Publié le 30 septembre 2025 à 10:11

Netanyahu donne son feu vert conditionnel au projet présenté à Washington par Donald Trump. Le Hamas n’a pas encore accepté et les réactions internationales restent partagées.

Par @sahbymehalla

Netanyahu donne son feu vert au plan de Trump pour Gaza, mais sous conditions

Le président Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou participent à une conférence de presse conjointe dans la salle à manger d’État de la Maison Blanche, à Washington, le 29 septembre 2025. | Will Oliver/EPA

 

La Maison Blanche a accueilli lundi une rencontre hautement symbolique entre Donald Trump et Benjamin Netanyahu. Le président américain et le Premier ministre israélien ont annoncé leur convergence autour d’un plan en vingt points pour mettre fin à la guerre à Gaza, présenté comme une « feuille de route historique ». Mais derrière les sourires et les déclarations officielles, les contours de cet accord restent flous et son application pleine d’incertitudes.

Un plan « accepté » mais conditionnel

Devant les caméras du Bureau ovale, Donald Trump a affirmé que son allié israélien avait « accepté dans son intégralité » la proposition américaine. « C’est un moment décisif pour la paix », a martelé le président. Benjamin Netanyahu a pour sa part déclaré soutenir le plan, à condition qu’il « réponde aux objectifs de guerre d’Israël », notamment la destruction des capacités militaires du Hamas et la libération des otages israéliens encore détenus.

Selon Reuters, Netanyahu a explicitement déclaré : « Je soutiens votre plan pour mettre fin à la guerre à Gaza, qui atteint nos objectifs de guerre ». Une nuance importante, qui montre que ce feu vert reste lié à des résultats militaires et sécuritaires concrets.

Le plan détaillé, révélé par AP News, prévoit notamment :

  • un cessez-le-feu immédiat supervisé par les États-Unis et leurs alliés,
  • un retrait progressif des troupes israéliennes de certaines zones de Gaza,
  • une administration civile intérimaire appuyée par des pays arabes modérés,
  • un calendrier pour la reconstruction de l’enclave,
  • et un engagement à long terme pour empêcher toute réarmement du Hamas.

Mais l’absence de document officiel signé laisse planer des doutes. Al Jazeera souligne que si l’accord politique entre Trump et Netanyahu existe, il reste à voir si Israël acceptera réellement toutes les étapes contraignantes.

Le plus grand obstacle demeure le refus du Hamas de valider le plan. Comme l’indique Politico, « Trump vante l’approbation israélienne, mais le Hamas n’a pas accepté ». Or, sans l’adhésion du mouvement islamiste, aucune paix durable n’est envisageable. Le plan américain suppose en effet une démilitarisation du Hamas, ce que ses dirigeants ont toujours rejeté.

À l’étranger, les réactions oscillent entre optimisme prudent et scepticisme marqué. The Guardian rapporte que l’Australie et plusieurs pays européens ont salué une « initiative porteuse d’espoir », tandis que certains gouvernements arabes, comme les Émirats arabes unis, ont exhorté Netanyahu à s’engager pleinement mais ont mis en garde contre toute annexion en Cisjordanie.

Du côté palestinien, de nombreux habitants de Gaza interrogés expriment leur méfiance, estimant que ce plan pourrait avant tout consolider le statu quo israélien plutôt qu’apporter une réelle souveraineté.

Pour Donald Trump, à quinze mois de sa réélection, l’annonce d’un accord de paix potentiel constitue un coup diplomatique qu’il brandit déjà comme une victoire personnelle. Pour Benjamin Netanyahu, très affaibli politiquement en Israël, l’alignement avec Washington lui offre un répit et un soutien stratégique précieux.

Mais comme le résume Al Jazeera, « entre déclarations triomphantes et réalité du terrain, il existe un gouffre ». L’histoire récente des tentatives de paix au Proche-Orient montre que les annonces spectaculaires peinent souvent à survivre à la complexité des faits.

 

ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA 

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