Trump dévoile un plan en 20 points pour Gaza : reconstruction, retrait israélien et gouvernance internationale

Publié le 30 septembre 2025 à 11:22

Un projet d’accord prévoit cessez-le-feu, retrait israélien, retour des otages et reconstruction de Gaza sous gouvernance internationale. Reste à savoir si le Hamas acceptera.

Par @sahbymehalla

Ce que contient ce plan (points majeurs) Voici les grands axes décrits :

1. Déradicalisation et “zone sans terrorisme”

Gaza doit devenir une “zone déradicalisée” qui ne constitue plus une menace pour ses voisins. 

 

2. Reconstruction au profit des habitants

Le plan prévoit de “reconstituer Gaza au bénéfice de ses habitants” : rebâtir les infrastructures détruites (logements, hôpitaux, routes, etc.).

 

3. Cessez-le-feu immédiat si les deux parties acceptent

Si Israël et le Hamas adhèrent, le conflit doit cesser immédiatement. Les opérations militaires (bombardements, tirs d’artillerie) seraient suspendues, les lignes de front “gelées” en attendant le retrait progressif.

 

4. Retrait progressif des forces israéliennes

Israël se retirerait selon un plan échelonné fixé à l’avance, vers une “ligne convenue”, afin de permettre l’échange d’otages.

 

5. Retour des otages en 72 heures

Une fois Israël ayant accepté publiquement l’accord, tous les otages (vivants ou décédés) seraient rendus dans un délai de 72 heures.

 

6. Libération de Palestiniens emprisonnés

Israël proposerait de libérer 250 prisonniers condamnés à perpétuité et ~1 700 autres détenus pris depuis le début de la guerre dans Gaza (y compris femmes et enfants).

 

7. Amnistie ou exode pour les membres du Hamas désarmés

Les membres du Hamas qui déposent les armes et acceptent de coexister pacifiquement pourraient bénéficier d’une amnistie. Ceux qui le souhaitent pourraient quitter Gaza en “passage sûr”.

 

8. Exclusion du Hamas du futur gouvernement

Hamas ne jouerait aucun rôle — direct ou indirect — dans la gouvernance de Gaza.

 

9. Administration transitoire technocratique / supervision internationale

Gaza serait gérée provisoirement par un comité technocratique palestinien à apolitique, supervisé par une nouvelle entité internationale dite “Board of Peace”, présidée par Trump. Tony Blair est mentionné comme membre possible.

 

10. Force internationale de stabilisation

Une force multinationale (composée de pays arabes, européens, etc.) sécuriserait Gaza, patrouillerait, et aiderait à réformer la police locale.

 

11. Dialogue israélo-palestinien

Le plan prévoit l’instauration d’un dialogue entre Israël et les Palestiniens pour organiser la paix.

 

12. Pas d’occupation ni d’annexion de Gaza

Le document indique explicitement qu’Israël ne doit pas annexer Gaza ni occuper militairement de façon permanente.

 

13. Sans déplacement forcé de la population

Aucun résident de Gaza ne serait contraint de partir. Ceux qui le souhaitent peuvent partir, mais ils garderaient le droit de revenir.

 

14. Fin complète du militaire / démilitarisation

Le plan exige la destruction ou neutralisation des infrastructures militaires du Hamas : tunnels, armes, installations de fabrication.

 

15. Aide humanitaire sous supervision neutre

L’acheminement de l’aide (nourriture, soins, eau, logement) serait relancé sous contrôle onusien ou d’organisations neutres pour garantir l’équité.

 

16. Zone économique spéciale / relance économique

Il est question de créer une zone économique spéciale pour attirer l’investissement, stimuler l’emploi, reconstruire une économie viable.

 

17. Implication des États arabes / financements externes

Les États arabes seraient invités à financer la reconstruction et soutenir l’administration locale.

 

18. Perspective de l’autodétermination palestinienne, sous conditions

Le plan laisse la possibilité d’un État palestinien, mais ce n’est pas automatique — cela dépendra de réformes et de conditions politiques.

 

19. Pas d’obstacles pour le retour ou l’occupation future

Ceux qui partiront temporairement pourront revenir, leurs droits sur les propriétés seraient reconnus. 

 

20. Sanctions ou actions si le Hamas refuse

Si le Hamas refuse le plan, Trump promet qu’Israël aura “tout son soutien” pour “finir le travail”, autrement dit poursuivre militairement. 

Trump dévoile un plan en 20 points pour Gaza : reconstruction, retrait israélien et gouvernance internationale

Le président Donald Trump accueille le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou dans l’aile ouest de la Maison Blanche, lundi 29 septembre 2025, à Washington. (AP Photo/Alex Brandon, archives)

 

Le président américain Donald Trump a présenté lundi un projet d’accord en vingt points censé mettre fin à la guerre à Gaza, lors d’une rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à la Maison Blanche. Ce plan ambitieux, salué par Israël mais accueilli avec prudence par le Hamas et les capitales arabes, promet la fin des hostilités et une reconstruction totale du territoire, à condition que la bande de Gaza soit « déradicalisée et libérée du terrorisme ».

Les grandes lignes du plan

Le document, présenté comme une « feuille de route pour la paix », prévoit en premier lieu un cessez-le-feu immédiat si les deux parties acceptent. Israël s’engagerait alors à un retrait progressif de ses troupes, tandis que le Hamas devrait libérer tous les otages — vivants ou décédés — dans un délai de 72 heures.

En contrepartie, Israël libérerait environ 1 950 prisonniers palestiniens, dont 250 condamnés à perpétuité. Les membres du Hamas qui déposeraient les armes pourraient bénéficier d’une amnistie ou quitter Gaza par un « passage sûr »

Le Hamas, en revanche, serait exclu de toute participation politique. Le texte prévoit la mise en place d’une administration technocratique transitoire supervisée par une nouvelle entité internationale, le Board of Peace, que Trump lui-même entend présider, aux côtés de personnalités comme l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair.

Au cœur du projet, la promesse de transformer Gaza en une zone pacifiée et prospère, infrastructures reconstruites, aide humanitaire sous supervision neutre, création d’une zone économique spéciale pour attirer les investissements, et financement de la reconstruction par les États arabes partenaires. Une force internationale serait chargée de sécuriser le territoire et de réformer les services de police.

Le plan stipule également qu’Israël n’annexera pas Gaza et qu’aucun habitant ne sera contraint de quitter le territoire. Ceux qui choisiraient de partir conserveraient un droit au retour, une clause censée rassurer la population mais jugée trop vague par plusieurs observateurs.

Netanyahou a accueilli favorablement le projet, saluant « un pas décisif vers la sécurité et la paix ». Le Hamas, de son côté, examine encore la proposition avec la médiation du Qatar et de l’Égypte. Plusieurs analystes estiment toutefois que l’exclusion totale du mouvement islamiste de la gouvernance rend l’adhésion improbable.

Des ONG et experts juridiques alertent aussi sur les zones d’ombre du texte, notamment la question des droits de la population palestinienne et le risque d’expulsions déguisées. « La reconstruction ne peut pas être crédible si elle repose sur une dépossession », souligne l’ONG Badil, spécialisée sur le droit au retour des réfugiés.

Pour Trump, ce plan marque une nouvelle démonstration de leadership international, « Si le Hamas refuse, Israël aura tout notre soutien pour finir le travail », a-t-il averti lors de la conférence de presse. En clair, l’alternative à l’accord reste la poursuite de la guerre.

Reste à savoir si ce projet, aussi détaillé soit-il, pourra réellement convaincre des protagonistes aux visions radicalement opposées. Entre promesse de paix et menace de reprise des hostilités, l’avenir de Gaza reste suspendu à ces vingt points.

 

ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA

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