Un projet d’accord prévoit cessez-le-feu, retrait israélien, retour des otages et reconstruction de Gaza sous gouvernance internationale. Reste à savoir si le Hamas acceptera.
Par @sahbymehalla
Le président Donald Trump accueille le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou dans l’aile ouest de la Maison Blanche, lundi 29 septembre 2025, à Washington. (AP Photo/Alex Brandon, archives)
Le président américain Donald Trump a présenté lundi un projet d’accord en vingt points censé mettre fin à la guerre à Gaza, lors d’une rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à la Maison Blanche. Ce plan ambitieux, salué par Israël mais accueilli avec prudence par le Hamas et les capitales arabes, promet la fin des hostilités et une reconstruction totale du territoire, à condition que la bande de Gaza soit « déradicalisée et libérée du terrorisme ».
Les grandes lignes du plan
Le document, présenté comme une « feuille de route pour la paix », prévoit en premier lieu un cessez-le-feu immédiat si les deux parties acceptent. Israël s’engagerait alors à un retrait progressif de ses troupes, tandis que le Hamas devrait libérer tous les otages — vivants ou décédés — dans un délai de 72 heures.
En contrepartie, Israël libérerait environ 1 950 prisonniers palestiniens, dont 250 condamnés à perpétuité. Les membres du Hamas qui déposeraient les armes pourraient bénéficier d’une amnistie ou quitter Gaza par un « passage sûr »
Le Hamas, en revanche, serait exclu de toute participation politique. Le texte prévoit la mise en place d’une administration technocratique transitoire supervisée par une nouvelle entité internationale, le Board of Peace, que Trump lui-même entend présider, aux côtés de personnalités comme l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair.
Au cœur du projet, la promesse de transformer Gaza en une zone pacifiée et prospère, infrastructures reconstruites, aide humanitaire sous supervision neutre, création d’une zone économique spéciale pour attirer les investissements, et financement de la reconstruction par les États arabes partenaires. Une force internationale serait chargée de sécuriser le territoire et de réformer les services de police.
Le plan stipule également qu’Israël n’annexera pas Gaza et qu’aucun habitant ne sera contraint de quitter le territoire. Ceux qui choisiraient de partir conserveraient un droit au retour, une clause censée rassurer la population mais jugée trop vague par plusieurs observateurs.
Netanyahou a accueilli favorablement le projet, saluant « un pas décisif vers la sécurité et la paix ». Le Hamas, de son côté, examine encore la proposition avec la médiation du Qatar et de l’Égypte. Plusieurs analystes estiment toutefois que l’exclusion totale du mouvement islamiste de la gouvernance rend l’adhésion improbable.
Des ONG et experts juridiques alertent aussi sur les zones d’ombre du texte, notamment la question des droits de la population palestinienne et le risque d’expulsions déguisées. « La reconstruction ne peut pas être crédible si elle repose sur une dépossession », souligne l’ONG Badil, spécialisée sur le droit au retour des réfugiés.
Pour Trump, ce plan marque une nouvelle démonstration de leadership international, « Si le Hamas refuse, Israël aura tout notre soutien pour finir le travail », a-t-il averti lors de la conférence de presse. En clair, l’alternative à l’accord reste la poursuite de la guerre.
Reste à savoir si ce projet, aussi détaillé soit-il, pourra réellement convaincre des protagonistes aux visions radicalement opposées. Entre promesse de paix et menace de reprise des hostilités, l’avenir de Gaza reste suspendu à ces vingt points.
ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA
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