Sous l’impulsion de Donald Trump, le G7 veut frapper fort contre les pays qui importent encore du brut russe, en visant la Chine, l’Inde et la « shadow fleet » de tankers fantômes.
Par @sahbymehalla
Depuis plusieurs semaines, la pression s’intensifie autour des importations de pétrole russe. Le président américain Donald Trump, a multiplié les appels à ses partenaires du G7 pour qu’ils durcissent leur position vis-à-vis des pays qui continuent de commercer avec Moscou. Objectif ? couper au maximum la principale source de revenus de la Russie, au moment où la guerre en Ukraine entre dans sa quatrième année.
Réunis cette semaine, les ministres des finances du G7 (États-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie et Japon) ont annoncé vouloir « cibler ceux qui accroissent leurs achats de pétrole russe » et ceux qui facilitent l’évitement des sanctions existantes.
Cette stratégie, déjà amorcée en 2022 avec le plafonnement du prix du baril russe à 60 dollars, passe désormais à la vitesse supérieure. Washington pousse pour l’instauration de tarifs punitifs allant jusqu’à 100 % sur les importations de pays tiers, notamment la Chine et l’Inde, accusées d’avoir massivement augmenté leurs volumes d’achats depuis le début du conflit.
Autre axe de la bataille, le démantèlement de la flotte clandestine utilisée par Moscou pour contourner l’embargo. Ces navires dits de la « shadow fleet » transportent discrètement du pétrole vers des marchés asiatiques, souvent via des intermédiaires opaques. Selon Bloomberg, le G7 envisage de sanctionner les assureurs, courtiers et sociétés de transport impliqués dans ces circuits parallèles.
« Nous sommes alignés sur la nécessité d’agir ensemble pour réduire la capacité de la Russie à financer son effort de guerre », a affirmé une déclaration commune reprise par plusieurs médias spécialisés en énergie.
Ces annonces ont déjà eu des effets visibles, les cours du pétrole sont repartis à la hausse, inversant une tendance baissière amorcée depuis l’été. Selon Reuters, les prix ont rebondi après avoir touché un creux de 16 semaines, les investisseurs anticipant un durcissement rapide des restrictions sur le brut russe.
Mais l’équation reste complexe. La Chine et l’Inde, deux des plus gros clients actuels de Moscou, n’ont pas l’intention de céder facilement à la pression occidentale. Imposer des sanctions secondaires à ces puissances économiques pourrait tendre davantage les relations commerciales globales, au moment même où le ralentissement économique mondial inquiète.
Ce durcissement illustre un tournant, la guerre en Ukraine ne se limite plus à un affrontement militaire ou diplomatique, mais se déplace aussi sur le terrain économique mondial. Les États-Unis espèrent que la mise en place de tarifs douaniers punitifs, combinée à une surveillance accrue des flux maritimes, réduira significativement les recettes pétrolières de Moscou.
Reste que la mesure devra être appliquée de manière concertée au sein du G7 pour avoir un impact réel. Les prochaines semaines seront déterminantes, si les sanctions sont élargies et effectivement appliquées, elles pourraient remodeler le marché mondial du pétrole et redéfinir l’équilibre énergétique international.
Sous l’impulsion directe de Donald Trump, le G7 prépare une offensive économique visant non seulement la Russie, mais aussi les États qui continuent d’acheter son pétrole. Un bras de fer qui promet de secouer autant la géopolitique que les marchés mondiaux.
ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA
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