"C’est l’heure de la vérité" : les survivantes d’Epstein exigent la publication intégrale des dossiers

Publié le 17 novembre 2025 à 18:34

Une vidéo poignante publiée par d’anciennes victimes de Jeffrey Epstein exhorte le Congrès américain à adopter une loi pour révéler tous les documents liés à l’affaire.

Par @sahbymehalla

"C’est l’heure de la vérité" : les survivantes d’Epstein exigent la publication intégrale des dossiers

Photo : World Without Exploitation.

 

« C’est moi au moment où j’ai rencontré Jeffrey Epstein. »

 l’image est glaçante. Plusieurs femmes apparaissent à l’écran, tenant dans leurs mains des photos d’elles adolescentes, parfois souriantes, insouciantes, ignorant que leur vie allait basculer. Dans un message vidéo bouleversant, produit par l’organisation World Without Exploitation, ces survivantes de Jeffrey Epstein réclament une transparence totale sur l’affaire qui a secoué l’Amérique et le monde.

Diffusée à quelques jours d’un vote décisif au Congrès, cette vidéo fait office de cri du cœur. « Il est temps de sortir les secrets de l’ombre. Il est temps d’apporter de la lumière dans les ténèbres », peut-on y entendre. L’objectif est clair, pousser les élus à adopter la Loi sur la transparence des dossiers Epstein, une proposition de loi portée par les représentants Ro Khanna (Démocrate) et Thomas Massie (Républicain), visant à contraindre le Département de la Justice à publier l’ensemble des documents liés à l’affaire Epstein — notamment les noms, échanges de courriels, transactions, et archives judiciaires étouffées jusqu’ici.

L’initiative politique a trouvé un écho inattendu, face à la pression populaire et médiatique, le président Donald Trump — qui avait initialement esquivé le sujet — s’est déclaré favorable à la publication des dossiers. Une volte-face lourde de sens, tant la figure du milliardaire déchu plane sur de nombreux échanges révélés récemment par la commission de surveillance de la Chambre.

En parallèle, les élus favorables à la loi dénoncent un double standard, pourquoi certaines victimes de réseaux d’exploitation auraient-elles droit à la justice et d’autres non, simplement parce que les noms en jeu sont "trop puissants" ? Le message est d’autant plus fort que la vidéo ne cherche ni vengeance ni sensationnalisme. Elle exige la lumière, pas le chaos.

Le choix de la mise en scène est subtil mais profondément symbolique. Montrer des photos d’enfance, accompagner le tout de regards directs vers la caméra, c’est rappeler que derrière chaque dossier classé, chaque nom censuré, il y a une vie brisée. Des jeunes filles, pour certaines âgées de 14 à 17 ans à l’époque, piégées dans un système de prédation orchestré par Epstein et son réseau, à l’abri du regard public.

L’effet est immédiat. En moins de 24h, la vidéo a été relayée par des élus, des figures médiatiques et des associations. Elle marque un tournant dans la stratégie de communication des survivantes, plus de filtres, plus de honte, plus de silence.

Le vote attendu cette semaine au Congrès sera scruté avec attention. En cas d’adoption, il ouvrirait la voie à l’une des plus grandes opérations de transparence judiciaire des dernières décennies. Si rejet il y a, les critiques contre le système de protection des élites risquent de s’intensifier, aux États-Unis comme à l’international.

Quoi qu’il arrive, ce message vidéo restera comme un moment clé dans le combat pour la vérité et la justice. Une piqûre de rappel brutale mais nécessaire, les survivantes n’oublient pas, et elles n’attendront plus en silence.

 

ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA

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