Neuf étudiants retrouvés morts en pleine montagne, certains sans yeux ni langue, d'autres à moitié nus dans la neige. Soixante-cinq ans plus tard, le mystère du col Dyatlov continue de hanter la Russie et le monde entier. Retour sur les faits… et les hypothèses.
Par @sahbymehalla
Les étudiants étaient de bonne humeur lorsqu’ils ont entamé leur expédition (Image : BBC).
Dans la nuit du 1er au 2 février 1959, au cœur des monts Oural en Russie, neuf randonneurs expérimentés trouvent la mort dans des conditions aussi terrifiantes qu’inexpliquées. Parti pour une expédition de plusieurs jours dans une zone reculée du col Dyatlov, le groupe ne donnera plus signe de vie. Ce n’est que plusieurs semaines plus tard que les secours retrouveront leur tente éventrée de l’intérieur… et leurs corps, éparpillés dans la neige, parfois dans un état glaçant.
Certains sont presque nus malgré des températures de –30 °C. D'autres présentent des blessures internes comparables à un accident de voiture. Une étudiante a la langue arrachée. Deux n’ont plus d’yeux. Une scène digne d’un thriller, et pourtant bien réelle.
Les autorités soviétiques concluent rapidement à une "force inconnue irrésistible". Mais cette formule vague alimente, dès l'époque, les rumeurs les plus folles, expérience militaire qui aurait mal tourné, avalanche dévastatrice, attaque animale, phénomène surnaturel… voire intervention extraterrestre. Plus récemment, une théorie scientifique fondée sur des simulations numériques évoque une avalanche de type “plaque de neige” — invisible et foudroyante — qui aurait déclenché la panique.
L’autopsie des corps révèle un cocktail déroutant de blessures, côtes brisées, crânes fracturés, lésions internes sans traces de choc externe visibles. Pour certains spécialistes, ces symptômes évoquent un choc de forte intensité — sans qu’aucune preuve d’impact direct n’ait été trouvée sur place. Le mystère s’épaissit lorsqu’on apprend que les vêtements de certaines victimes contiennent des traces de radioactivité… sans explication officielle satisfaisante.
La "paradoxical undressing" (déshabillage paradoxal), phénomène observé chez les victimes d’hypothermie extrême, pourrait expliquer l’état de dénudement. Quant aux mutilations, une partie de la communauté scientifique les attribue à la faune locale ou à la décomposition naturelle en milieu extrême. Mais pour beaucoup, ces explications restent incomplètes.
Soixante-cinq ans après les faits, le mystère reste entier, malgré plusieurs enquêtes rouvertes — dont une menée en 2019 par le parquet russe, qui a conclu, sans convaincre, à une avalanche classique. Un documentaire de la BBC et plusieurs films de fiction ont depuis relancé l’intérêt du public pour cette affaire aussi fascinante que dérangeante.
Le col Dyatlov est désormais une légende. Une zone devenue mythique, à la croisée de la science, du complotisme et du paranormal. Chaque année, curieux, journalistes et scientifiques s’y aventurent encore, à la recherche de réponses. Mais peut-être que ce qui fait la force de cette histoire, c’est justement ce qui lui manque, une vérité absolue.
ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA
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